Exercice à sensation pour les pompiers à Amphitria
Sur les hauteurs du cap Sicié, la station qui traite les eaux usées de 500 000 habitants de l’aire toulonnaise, a été le théâtre, hier matin, d’une simulation d’incendie. Compliquée mais utile
Acollègues lors que certains de leurs intervenaient sur les conséquences des fortes pluies de la matinée, d’autres pompiers seynois étaient, hier matin, mobilisés du côté du cap Sicié. Objectif : rôder les procédures face à un sinistre au sein de la station Amphitria, et permettre aux secouristes de parfaire leurs connaissances des lieux où ils pourraient être amenés à intervenir en réel. « C’est un exercice annuel que nous réalisons avec le Service d’incendie et de secours, explique le responsable d’exploitation du site, Jean-Yves Martin. Le scénario peut porter sur un incident chimique ou un départ de feu. C’est ce dernier que nous avons retenu cette année ».
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L’alarme de l’usine se déclenche suite à un dégagement de fumée dans un local électrique situé au niveau 3 de l’usine (qui en compte 5). Le personnel connaît la procédure et se dirige vers un point de ralliement, sur la digue. On procède au comptage des salariés et des intervenants extérieurs présents sur le site. Une personne manque à l’appel.
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Deux camions incendie et une ambulance des pompiers arrivent, soit un officier et une quinzaine de sapeurs issus des deux casernes de
La Seyne. Munis d’un plan de l’usine, ils doivent identifier, avec le responsable du service sécurité incendie du site, les points d’eau et les points sensibles. À cet égard, Jean-Yves Martin précise que l’usine compte « une dizaine de points électriques car la station est alimentée par des groupes électrogènes. En plus des produits chimiques utilisés pour le process d’assainissement, nous avons donc aussi des réserves conséquentes de fioul ».
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Un binôme de pompiers munis d’appareils respiratoires est envoyé en reconnaissance dans le couloir du niveau 3 d’où émane une épaisse fumée. La progression est lente car la visibilité n’excède pas deux mètres. En plus de la fumée, l’exercice se déroule dans un fort bruit de fond généré par l’activité de l’usine, qui complique les communications entre les intervenants. Après quelques minutes, le binôme fait le point avec le chef de groupe : il n’a trouvé ni le point de départ de la fumée, ni la personne disparue, ni la colonne humide censée se trouver dans le couloir et qui permettrait de brancher les tuyaux.
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Deux autres binômes sont envoyés dans le couloir avec une caméra thermique (pour recherche un éventuel “point chaud”) et – faute d’avoir trouvé la colonne humide – avec une lance raccordée sur l’un des camions. Les hommes avancent prudemment, ouvrent les différentes portes... Mais l’un des binômes doit être remplacé car la réserve d’air du système respiratoire est atteinte.
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La personne manquante est retrouvée dans l’une des salles du couloir enfumé. Dans la foulée, le point de départ de la fumée est localisé. L’exercice
se termine. Les pompiers rassemblent leur matériel, se déséquipent et s’accordent un rafraîchissement bien mérité. Avant un débriefing avec les chefs. Chaleur, stress, communications difficiles, progression et repérage compliqués sur le site, auront montré tout l’intérêt de l’exercice. Mené dans des conditions réalistes, il aura permis de souligner quelques axes d’amélioration parmi les secouristes (lire ci-dessous) tout en sensibilisant le personnel de la station aux bons réflexes face à une telle situation.