« Nous avons sécurisé % de nos lycées »
Avec masques et tablettes fournis par la collectivité qu’il dirige, Renaud Muselier, le président de la Région, estime que tous les lycéens sont parés pour une rentrée qu’il juge indispensable
C’est la rentrée aujourd’hui dans les 296 lycées de la région Sud. Près de 200 000 lycéens y reviennent, dont 175 000 qui n’avaient pas vu de professeur, sinon via leurs tablettes, depuis mi-mars. « Il était essentiel de ne pas reporter la rentrée scolaire, cela aurait été une faute majeure. Le masque doit permettre de vivre avec la Covid et la vie doit continuer », estime Renaud Muselier, président de la Région, qui détaille le dispositif mis en place par sa collectivité, en charge des lycées.
Quel est le dispositif sanitaire pour la reprise dans les lycées ?
Nous avions acheté millions de masques durant la crise sanitaire. Nous avons gardé un stock stratégique d’un million de masques en tissu lavables fois. Nous allons en offrir un à chaque lycéen. Nous dotons également les chauffeurs de cars scolaires de masques de dépannage pour nos lycéens. Les cars, les trains et les établissements seront désinfectés tous les jours. Il y aura du gel hydroalcoolique dans tous les établissements. Nous avons par ailleurs demandé à nos agents des lycées, comme des autres services, d’effectuer un dépistage préventif. Notre priorité est de protéger la santé de nos lycéens, tout en assurant la continuité du service public de l’éducation. Nous avons sécurisé % de nos lycées.
Comment va se dérouler le moment de la cantine ?
Il y a un principe sanitaire similaire pour tous les établissements, qui sera adapté en fonction de la taille de la cantine, de la taille du lycée et de l’ancienneté des locaux.
Le lycée de Barcelonnette n’a ainsi rien à voir avec celui du Parc-Impérial à Nice. Nous avons donc travaillé au cas par cas avec les proviseurs et nos personnels. Chaque chef d’établissement va organiser les services en fonction de la spécificité de son lycée.
Où en est-on de la dotation des lycéens en tablettes numériques ?
Nous dotons les lycéens de tablettes numériques supplémentaires, afin que tous puissent faire du télétravail. Nous avons par ailleurs investi millions d’euros, pour que % des établissements soient connectés au wifi. La totalité des lycéens de notre région se trouve, à partir de cette année, équipée en tablettes. Les élèves de première et seconde avaient déjà été équipés l’an dernier et nous dotons cette fois ceux de seconde qui rentrent. Tout le monde est donc paré !
D’autres nouveautés en cette rentrée ?
Nous avons deux lycées neufs dans les Bouches-du-Rhône, à Châteaurenard et Allauch. Nous avons par ailleurs acté la relocalisation du lycée professionnel du Golf Hôtel d’Hyères, régulièrement touché par les inondations, sur un nouveau terrain à l’ouest de la ville, tandis que le lycée prévu à Gonfaron, en raison de contraintes environnementales, sera finalement implanté au Luc, à échéance de trois ans. Dans les Alpes-Maritimes, nous avons mené le travail nécessaire en fonction des besoins démographiques et des demandes de Christian Estrosi.
Des changements concernant les transports scolaires ?
Pour les jeunes, nous avons le pass santé, le e-pass qui leur facilite l’accès aux licences sportives et à la culture, et la carte Zou études, valable pour les - ans sur la totalité du réseau cars - trains de la région, soit plus de TER et cars. Et cette carte passe pour de à euros annuels, voire de à euros pour les jeunes de familles modestes. Nous avons, par ailleurs, créé un abonnement Zou télétravail qui permet d’effectuer vingt ou trente voyages par mois et qui coûte % de moins qu’un abonnement de travail classique.
On vous a senti un brin agacé par les mesures de « semiconfinement », selon votre expression, imposées à Marseille par le gouvernement…
Il faut raison garder. Nous avons connu dans la région une incidence d’augmentation des cas de Covid située entre et pour habitants, alors que c’est au niveau national. Mais à Marseille, il n’y a eu qu’un seul mort de ans et il n’y a qu’une personne en réanimation, tandis qu’il n’y en pas dans le Var et les Alpes-Maritimes. Si l’on regarde la carte de notre région, les Bouches-du-Rhône, le Var et les Alpes-Maritimes sont rouges… Mais selon les critères du mois de juin, prenant en compte le nombre d’hospitalisés et de lits disponibles, nous serions verts ! Je suis donc effectivement irrité. Nous avons tous fait d’énormes efforts pour sauver la saison touristique, les hôtels cinq étoiles des Alpes-Maritimes, qui ont une clientèle essentiellement étrangère, souffrant notamment beaucoup. Grâce aux efforts consentis, nous avons malgré tout réussi à limiter les dégâts, mais certaines décisions nous sabrent par rapport à nos campagnes d’arrière-saison. Je trouve que les précautions sont trop importantes, alors qu’il est important d’apprendre à vivre avec la Covid.
Qu’attendez-vous du plan de relance gouvernemental de jeudi pour la région ?
J’en attends la concrétisation des accords que j’ai signés avec le Premier ministre au nom de Régions de France ; des moyens financiers dans le cadre du Green Deal qui vient de l’Europe, soit une dizaine de milliards pour nous ; une réinjection dans les filières industrielle, culturelle, sportive et aéronautique ; la finalisation rapide du contrat de plan Etat-Région - de quarante milliards d’euros… En octobre, dans le cadre du plan escales zéro fumée, nous voterons par ailleurs l’achèvement des travaux d’électrification des quais de Toulon pour le premier trimestre . Et dans la métropole niçoise, la Région participera au financement de l’extension de la ligne du tramway jusqu’à Drap.