Thiel-Chapon : « Une autre forme d’opposition »
Les élus ont interpellé le maire par écrit, rappelant ainsi leur
Un mois après l’installation du conseil municipal, Catherine Thiel et François Chapon (1) souhaitaient rappeler les valeurs de leur engagement municipal, défendues durant la campagne : « Nous sommes des élus minoritaires constructifs et réclamerons toujours plus de transparence envers les administrés ». Ils l’ont fait savoir au maire, Frédéric Masquelier, en l’interpellant par courrier sur plusieurs sujets « qui nécessitent des éclaircissements ».
Vous insistez sur le terme ‘‘élus minoritaires’’ : pourquoi ?
Comme on l’a martelé, nous allons à contre-courant de ce que les hommes politiques proposent. Les oppositions sont là pour contrer, systématiquement critiquer ce qui est fait, et ça ne nous paraît pas constructif. On se voit en élus minoritaires pour apporter nos interrogations, dire quand c’est bien et aussi quand ça ne va pas. Dans le terme ‘‘opposition’’, il y a cette notion de combat, un peu guerrière. Alors nous ne sommes pas des béni-oui-oui, mais on peut faire passer des choses sans avoir cette position-là. Nous prônons une autre forme d’opposition.
Avec le recul, et puisque votre liste a été la dernière connue du grand public, êtes-vous surpris de votre score aux municipales ?
« la notion de minorité est très importante : nous ne sommes pas des béni-oui-oui, mais on peut faire passer des choses sans cette position d’opposants un peu guerrière ».
Oui et non. C’est vrai qu’on nous connaissait peu. Tout part de la création d’un nouveau collectif, avec l’écologie comme priorité, alors qu’il n’y en avait pas à SaintRaphaël. Mai il y a maintenant, même à Saint-Raphaël, un courant de gens qui veulent faire bouger les choses sur cette thématique de la préservation de l’environnement. Sur la gouvernance partagée, nous
avons eu beaucoup de remarques pendant la compagne. Quand on tractait, les gens nous disaient : ‘‘Ah oui, une vraie démocratie !’’ La démocratie participative et la transparence des décisions sont essentielles. Les administrés ont besoin de retrouver de la confiance dans l’action politique, cela passe par moins d’opacité. Pendant six ans, nous voulons être constructifs, et pas qu’au
conseil municipal, avec les Raphaëlois aussi. On peut faire participer beaucoup plus les citoyens. Par exemple, sur les conseils de quartier, il faut une vraie représentativité avec une écoute, certes, mais en tenant compte de leurs idées.
Lors d’un échange au dernier conseil, le maire vous avait répondu qu’il attendait des propositions concrètes de votre part lorsque vous critiquerez tel ou tel projet...
Nous sommes d’accord avec ça et nous avons déjà fait des propositions concrètes, notamment sur la transparence. D’où notre courrier (lire par ailleurs). Nous le ferons aussi à travers les commissions auxquelles nous participons (). Sur des sujets plus complexes, on aimerait être sollicités, notamment sur des sujets comme l’urbanisme ou l’injustice sociale liée à la pandémie. On a d’ailleurs témoigné au maire notre solidarité face à la crise qui s’annonce. Mais on n’a pas la science infuse, il faut savoir rester humble. Pour les sujets plus pointus (limitation du bétonnage, ventilation de la ville, logements sociaux, les pistes cyclables..) on va créer un groupe au sein de notre liste et, si possible, faire venir des experts, pour que l’on soit en mesure d’apporter des idées et des solutions lors des conseils municipaux. 1. Leur liste Ma ville, ma planète, conduite par Catherine Thiel, a recueilli 8, 91 % des voix lors du premier et unique tour des élections municipales du mois de mars dernier. 2.Affaires culturelles, finances et travaux, urbanisme et permis de construire, Centre communal d’action sociale, comité de direction de l’office du tourisme, commission consultative des services publics locaux, contrôle des services publics délégués.