L’opposition cherche son ton au conseil municipal
Lors d’une première séance publique, tenue à la salle Charles-Voli, l’opposition n’a rien lâché, quitte à parfois s’emmêler les pinceaux. La mandature ne sera pas un long fleuve tranquille !
C’est à la salle CharlesVoli que s’est tenu lundi le premier conseil municipal public de la nouvelle mandature. En présence certes d’un auditoire restreint, occupant la moitié des quinze chaises prévues. Avant d’aborder l’ordre du jour, le maire Bernard Jobert a assuré de tout le soutien du conseil municipal Michèle Capdevielle (absente), qui vient de perdre son fils Jean-Christophe dans des circonstances tragiques, la semaine dernière à Nice. Bien présents en revanche et décidés à se faire entendre, les quatre membres de l’opposition... Et il n’aura pas fallu attendre pour assister aux premières escarmouche et abstention, au moment d’approuver le compte rendu du dernier conseil. Le maire indiquait que seuls les élus de la précédente municipalité pouvaient voter mais pour Marie-Françoise Casadei, il fallait voter avant l’installation du nouveau conseil. Chose impossible lui rétorquait Bernard Jobert, en s’appuyant sur l’exemple de Ramatuelle « retoqué » par le préfet. Rebelote avec le vote des délégations de pouvoir au maire. L’opposition ayant émis des réserves sur cette question lors du dernier conseil, une nouvelle délibération a été prise, précisant certains points. Mais pas de quoi satisfaire l’opposition, jugeant trop élevés les plafonds des droits de préemption. S’ensuivait le vote assez rébarbatif (voire un peu confus !) des représentants de la commune aux différentes instances, notamment intercommunales, et des membres des douze commissions municipales permanentes où l’opposition sera représentée.
Gigaro : quid de l’école de voile ?
Mais cette dernière n’en avait pas fini, ayant déposé trois questions orales auxquelles le maire a répondu en fin de séance : « Pourronsnous prévoir d’afficher sur les plages les mesures de distanciation sociale ? Nous avons été interpellés par bon nombre de Croisiens qui s’étonnent de ce défaut d’information. » « Il faudrait que ces personnes s’achètent des lunettes ! » rétorquait Bernard Jobert à cette première question, en énumérant tous les lieux où des affiches avaient été posées. Catherine Brunetto tentait une volte-face : «On s’est mal exprimé. La question, c’est de savoir comment cela se passe sur les plages ? » Le maire : « Je fais confiance aux gens plutôt que de les parquer comme ailleurs. Et globalement, comme j’ai pu le constater plage du Débarquement, ils respectent les règles de distanciation, comme sur le marché. » La deuxième question concernait le maintien de l’école de voile installée sur la plage de Gigaro, que l’opposition disait « menacée ». Un long débat juridique s’est engagé sur ce lot G4 attribué à VarHôtel mais dont l’actionnariat a plusieurs fois changé. « Pourquoi les avenants conclus en 2018 et 2020 n’ont-ils jamais été votés en conseil municipal ? Celui de juillet 2018 n’est même pas mentionné dans les décisions prises par le maire », s’étonnait Marie-Françoise Casadei. « Des avenants, j’en signe tous les jours mais là, c’est une autre question » ,répliquait le maire, en assurant du maintien de l’école de voile.
« Vous n’aurez pas les codes »
L’opposition réclamait enfin de pouvoir s’exprimer sur la page Facebook de la Ville. Le maire en était d’accord « mais je me dois de vérifier que les insertions ne contiennent pas de propos diffamatoires ou injurieux. Vous n’aurez pas les codes pour pouvoir publier directement ! » Un devoir de contrôle mal interprété par Marie-Françoise Casadei, voyant là un refus du maire de laisser l’opposition s’exprimer sur un support municipal et brandissant déjà la menace d’un recours administratif ! Le dialogue de sourds a fini par prendre fin, laissant au final de ce conseil l’image d’une opposition tenace... mais un peu brouillonne.