Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Creuser les apparences

(Dé)bloc-notes Tous les sept jours, la rédac’ passe à la moulinette le meilleur du pire de l’actualité de la semaine

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Chaque samedi, la rédac’ de Varmatin refait les sept derniers jours d’un oeil neuf et aiguisé. Avec l’actualité locale comme terrain de jeu, nos journalist­es se livrent à un décryptage volontaire­ment subjectif. Un “(dé)blocnotes” pour que rien ne puisse vous échapper…

des mai : le deuil idées reçues

C’est un homme voûté, accablé par le poids des deuils qui rythment son quotidien. Au-dessus de ses joues creusées, deux billes noires peinent à éclairer un visage cireux. Le débit est lent, grave, voilé, comme si la voix venait d’audelà du Styx. Sa maison ? Construite de bric et de broc au milieu des tombes, hantée par des ombres menaçantes même en pleine journée. D’ailleurs, au-dessus de ses tuiles brisées, le soleil ne brille jamais. Les nuages s’accrochent aux ténèbres, plombant l’atmosphère de longues stries mortifères. Avouez-le : c’est bien ainsi que vous imaginez un gardien de cimetière ? Pour exercer un tel métier, pensez-vous, il faut se complaire dans le macabre ? Vous avez tout faux. Jean-Marc Prette est chargé depuis dix ans des sépultures d’Alphonse-Karr. Et il ne ressemble pas – mais alors pas du tout – au portrait glaçant du « gardien de la crypte » qui sévissait naguère sur grand écran, avant de grimacer dans nos cauchemars d’enfants. Plutôt jeune, sympa, à l’aise dans son jean et dans ses pompes… qui n’ont rien de funèbres ! C’est aux hasards de la vie qu’il doit cet emploi – apparemmen­t – insolite. Lequel, à l’entendre, ne l’est pas plus qu’un autre… si ce n’est qu’il l’exerce sept jours sur sept. Sa silhouette sympathiqu­e nous renvoie à nos a priori. On veut croire qu’un huissier est glacial, une infirmière généreuse, un prêtre attentionn­é. On réduit le monde aux dimensions de nos croyances ; on l’enferme dans le cadre étroit de nos idées reçues. S’il est une leçon à tirer de cette rencontre, c’est celle-ci : lorsqu’on s’ouvre aux autres, il faut se méfier de soi-même. Sous peine de passer à côté de la réalité de l’homme et de ne percevoir, en miroir inversé, que le reflet de nos certitudes. sortant « déconnecté de la réalité », avant de lui proposer une alliance au lendemain du 15 mars. En des termes qui suintent la bonne vieille “politique politicien­ne” : « Tu récupères sur ta liste tant de mes partisans, tu me garantis tant d’adjoints, et hop ! Je retire ma candidatur­e ! » Le premier magistrat refuse. Frank Giletti change alors son fusil d’épaule et drague les autres qualifiés pour le 2nd tour : « Rassemblon­s-nous autour d’un projet commun pour lequel nous partageons les mêmes fondamenta­ux. [...] Nous ne voulons plus de la gestion calamiteus­e de Paul Boudoube ! » En moins de trois mois, le Toulonnais, parachuté dans l’Est-Var et recruté par la Ville de Fréjus, est donc passé du combat contre le maire au pacte d’union, avant d’essayer – sans succès – le ralliement à son panache tricolore. En effet, “droit dans ses bottes”…

juin : les idées ont fait leur temps

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