Penser l’après : « Le Var doit viser l’autonomie alimentaire »
Après le plébiscite des circuits courts pendant le confinement, le développement d’une agriculture autosuffisante locale est une urgence pour le collectif de défense des terres fertiles
Drive à la ferme, magasins de producteurs, marchés paysans, paniers de fruits et légumes, offres à emporter ou en livraison, points relais divers et variés… Avec le confinement, les agriculteurs varois se sont adaptés pour servir leurs clients, voire en conquérir de nouveaux. Ces circuits courts ont la cote, « alors maintenons le cap », martèle le discours ambiant. Mais les paysans sont-ils en nombre suffisant pour nourrir le département ? « Dans le Var, nous constatons la fragilité de notre autonomie alimentaire : pas plus de trois jours en cas de rupture d’approvisionnement par des mouvements sociaux et/ou citoyens, ou par un embargo énergétique, par exemple », relèvent Corinne Doublat et Michel Apostolo, coprésidents du collectif de défense des terres fertiles (1).
Préparer la transition
Habitués à faire une veille au moment des modifications des plans locaux d’urbanisme (PLU) pour éviter la transformation de zones agricoles en zones constructibles, ses membres comptent, à nouveau, « interpeller les pouvoirs publics pour sanctuariser et remobiliser ces espaces et produire de l’alimentation locale », souligne le porte-parole, Bernard Astruc. « Plus grave que la pandémie sanitaire, la pénurie alimentaire. Tant qu’on a à manger, on ne s’en rend pas compte. Au moins que cette pandémie serve à quelque chose. Alors, on attend une information déterminante : quel est le pourcentage dans le Var de cultures vivrières, c’est-à-dire de notre réelle autonomie alimentaire ? », interroget-il. Tout en proposant aussi de préparer cette transition vers « le monde d’après » avec « une agriculture et une alimentation durables, donc bio, dès que possible ». Pour atteindre cette sécurité, cette souveraineté alimentaire, « les systèmes alimentaires territorialisés nous paraissent un cadre plus que jamais pertinent, des initiatives sont en cours, comme en Provence Verte, rappelle le collectif. Nous souhaitons qu’elles soient une priorité de la sortie de crise et entendons y contribuer », concluent-ils en faisant des propositions (lire ci-dessous). Le problème, à leurs yeux, étant la représentativité des consommateurs dans ces institutions. Alors que « les consommateurs sont en demande de relocalisation agroécologique, il ne faut pas laisser passer