UNE LIBERTÉ CONDITIONNELLE
Le président de la République a dressé un premier bilan du déconfinement avec les préfets de région hier. Même si la tendance est positive, le reconfinement reste une option
Au rapport. Réunis en visioconférence depuis le ministère de l’Intérieur, les préfets de région et les directeurs généraux des agences régionales de santé (ARS) ont présenté hier à Emmanuel Macron les premiers résultats du déconfinement, trois jours après le début de retour à la vie normale des Français. « Nous ajusterons le tir si besoin », a affirmé le chef de l’État qui a reconnu que le confinement avait été vécu comme « une expérience douloureuse par nos compatriotes » mais estimé que «la France n’a pas à rougir de ce qu’elle afait ».
Le reconfinement n’est pas écarté
À l’issue du tour de table, le président de la République a confirmé que deux hypothèses étaient toujours envisagées. Une « plus optimiste, et souhaitable » qui verrait, dans les prochains jours, une France en vert « consolider les acquis du confinement », dans laquelle « la circulation du virus demeurerait faible ». Une autre, moins favorable, « avec une évolution négative » qui conduirait à freiner le déconfinement ou à procéder à un reconfinement. « Nous n’avons pas de fausse pudeur à employer ce mot. Cela reste une hypothèse », prévient un conseiller du Président qui précise toutefois : « Notre voeu le plus cher est que le pays reparte et que nous ayons une France en vert le 2 juin », date de la fin de la première phase du déconfinement.
Tester, tester, tester
Après la présentation des premiers résultats des campagnes de dépistage à grande échelle, notamment celle concernant la région Grand-Est, le chef de l’État a réaffirmé l’objectif de 700 000 tests par semaine. « Le triptyque tests/traçage/isolement se déploie de manière satisfaisante », observet-on à l’Élysée où on se refuse à donner des chiffres trop précis avant la fin de la semaine. Les premières données obtenues dans le Grand-Est feraient état de seulement 3 % de personnes testées positives. Un résultat très encourageant s’il se confirmait.
Maires et préfets, meilleurs partenaires
Une nouvelle fois, Emmanuel Macron a souligné le rôle déterminant du couple préfet-maire dans la gestion de la crise. « Les résultats de la coopération avec les collectivités locales sont très positifs, et la déconcentration de la stratégie de gestion de la crise fonctionne », insiste-t-on à l’Élysée où on prend bien soin de n’oublier personne. « Les Départements et les Régions font aussi beaucoup... »
Économie : inquiétant
Si « la reprise d’activité est rapide et soutenue dans de nombreux secteurs », le contexte économique est qualifié d’« inquiétant » par l’Élysée qui pointe notamment la situation préoccupante des TPE et PME. « Le Président a demandé que l’on regarde de près les situations de vulnérabilité par filières et par territoires. Nous savons que certains secteurs vont continuer à connaître d’importantes difficultés qu’il faudra suivre de très près. »