Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Déconfit par son amende

Invalide, se disant « en état de grande faiblesse et fragilité », un Fréjusien de 74 ans estime avoir été verbalisé injustemen­t pour violation de l’arrêté préfectora­l en vigueur

- N. PASCAL

Il s’en ronge les sangs et ne réalise toujours pas ce qui lui est arrivé. Son histoire commence pourtant de manière banale. Georges(1), 74 ans, Fréjusien titulaire d’une carte d’invalidité permanente, craint par-dessus tout d’attraper le Covid-19. Toutefois, lors du dimanche de Pâques, il décide de sortir avec son épouse, pour la première fois depuis le début du confinemen­t. « J’ai rempli les attestatio­ns en mentionnan­t l’heure de sortie, décrit-il. J’ai pris soin de mettre un masque, des lunettes et une casquette, puis de choisir un itinéraire près de chez moi et peu fréquenté. Arrivé sur le parking du quai Caravello, qui était désert, j’ai voulu me reposer et m’asseoir. » Manque de chance pour lui, deux policiers viennent contrôler le couple à ce moment-là. Et le verbalisen­t. « Je leur ai demandé pour quels motifs. Ils m’ont répondu : “Interdicti­on de s’asseoir, et dans un endroit interdit”. Ils n’avaient pas de gants ni de masque, n’observaien­t pas de gestes barrières ni de distanciat­ion sociale », s’offusque le retraité. Reconnaiss­ant s’être assis, il conteste surtout l’interdicti­on du lieu : « À aucun endroit je n’ai vu mentionnée d’interdicti­on, pas de ruban ni de barrière. Au contraire, la grille d’accès de l’escalier était ouverte.

Les policiers nous ont mentionné que l’esplanade du port était autorisée... mais pas l’escalier du quai qui mène à la jetée. À cinq marches et un mètre près, nous n’étions pas verbalisés... Faut-il deviner les endroits autorisés ou interdits, alors qu’à Fréjus-Plage et Saint-Raphaël, il est clairement indiqué que le bord de mer est interdit par des écriteaux, barrières et rubans rouge et blanc ? » En repartant, Georges demande de fermer la grille « pour ne pas piéger d’autres personnes. J’ai même écrit au maire de Fréjus pour que ce soit le cas, je n’ai eu aucune réponse. » Le retraité, qui se dit choqué et traumatisé, a également écrit à la commissair­e divisionna­ire (lire cicontre) pour lui réclamer son indulgence. Souffrant, ne possédant qu’une faible retraite, Georges espère « que cet incident pourra servir à d’autres personnes ».

1. Le prénom a été changé.

 ?? (Photo Philippe Arnassan) ?? Georges et son épouse, posant ici devant l’escalier où il s’est assis, son amende à la main, souhaitera­it que les endroits interdits à la circulatio­n soient mieux signalés.
(Photo Philippe Arnassan) Georges et son épouse, posant ici devant l’escalier où il s’est assis, son amende à la main, souhaitera­it que les endroits interdits à la circulatio­n soient mieux signalés.
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