Second tour des municipales : le grand flou
Une information parue hier dans Le Journal du dimanche relance les débats sur le scrutin municipal qui pourrait se tenir... les 27 septembre et 4 octobre. « Une hypothèse », selon le gouvernement Les Maires de France espèrent toujours des élections fin ju
Le 21 juin comme fixé à l’heure actuelle ? Au mois de juillet, comme le souhaitent certains élus ? Ou carrément les 27 septembre et… 4 octobre – avec un premier tour à rejouer, donc, dans les communes où aucun candidat n’a tiré son épingle du jeu politique local le 15 mars – comme le mentionne un projet de loi révélé hier par nos confrères du Journal du dimanche (JDD) ? Le casse-tête « municipales » continue pour le gouvernement. Après la polémique sur le maintien du premier tour à la veille de l’annonce du confinement, c’est aujourd’hui le choix de la date du second round qui alimente les débats.
Avis du conseil scientifique
Invité de l’émission Le Grand Jury sur LCI et RTL, Chistophe Castaner n’a pas formellement exclu la tenue des élections fin juin mais, « en même temps », concède : «Onpeut travailler sur une hypothèse municipales fin septembre, mais ce n’est qu’une hypothèse. » Avec ça… Et le ministre de l’Intérieur de s’en remettre à l’avis du conseil scientifique pour « l’option » fin juin, qui semble cela étant s’éloigner à mesure que la crise sanitaire perdure. Quant à « l’hypothèse » fin septembre et un retour aux urnes à deux
(1) tours – un délai de plus de trois
Un projet de loi, repéré par Le Journal du Dimanche, retient donc les dates des 27 septembre et 4 octobre pour organiser de nouvelles élections municipales dans les 4 779 communes françaises où un second tour était nécessaire en mars dernier. En revanche, les 30 143 équipes élues au terme du premier tour pourraient être investies dès la fin de ce mois de mai (lire cicontre). Officiellement, le second tour est toujours prévu le 21 juin.
« Fin juin, début juillet, c’est encore jouable »
Jean-Pierre Véran, président varois de l’Association des maires de France (AMF), redit la volonté de ces derniers de voir le second tour se tenir dans les plus brefs délais (lire notre édition d’hier) :« Ceux qui pensent que l’on peut attendre octobre ne comprennent pas la vie municipale. Certains élus, qui ne se représentaient pas mois entre le premier et le second tour étant jugé « de nature à fausser l’élection », selon les juristes du gouvernement, précise le JDD – elle fait déjà grincer des dents. Même si de nombreux édiles ont passé le premier palier du scrutin sans encombres.
Des communes dans l’expectative
C’est le cas dans le Var, qui s’est inscrit dans la tendance nationale, comme le démontre la carte ci-contre. À Toulon, Draguignan, Brignoles, Saint-Raphaël, Fréjus, Ramatuelle, Sanary… Dans la majorité du département, les dés étaient jetés au soir du 15 mars. Mais une quarantaine de communes, et non des moindres, sont toujours dans l’expectative. La Seyne, Hyères, SixFours, Saint-Tropez, Salernes, Fayence, La Garde… Certes, la crise du Covid-19 est depuis passée par là, et les préoccupations des administrés sont désormais bien loin des « pinailleries » électorales. Restent que pour les élus, les candidats et tous ceux qui ont attrapé le virus (gentil, celui-là) de la politique, l’attente se fait longue. Tout comme un éclaircissement de la situation qui permettrait de lever ce grand flou. 1. Le texte sera soumis au Conseil d’État avant un vote parlementaire cet été si cette option est retenue. ou qui ont été battus, se retrouvent en charge de la gestion de la crise. D’autres, élus dès le premier tour, ne peuvent prendre leurs fonctions. Cela paralyse la commande publique, notamment dans le BTP, censée relancer l’économie. Cela empêche également la mise en place des conseils dans les communautés de communes ou d’agglomération. Il est encore possible, sous réserve d’un accord des autorités sanitaires, d’en finir fin juin. Cela permettrait de maintenir le calendrier électoral, notamment les sénatoriales à la fin du mois de septembre. » Jean-Pierre Véran appuie son propos en signalant que la gestion de crise entame notablement le moral et la motivation des élus locaux : « Voyant la charge qui leur est attribuée, quelques-uns songent à présenter leur démission, certains avant même d’avoir pu prendre officiellement leurs fonctions. »