« La messe est dite :
« S’attaquer au plastique, l’accuser de tous les maux, est une absurdité gigantesque. C’est une cible facile sauf que le gouvernement a un discours hors de propos en termes de réalités économiques ! ». La fin de ces matériaux polymères, Antoine Dupuy propriétaire-gérant de SEGI, en a une vision bien particulière... Même s’il devra se résoudre à leur extinction à l’horizon 2021, ce grossiste, poids lourd de la vaisselle jetable, basé tout d’abord à Nice en 1999, puis relocalisé à Aix-en-Provence depuis qu’il a repris la société en 2004, le fera à contrecoeur. Intarissable autant qu’engagé sur la question, il peut également avoir le verbe haut pour dénoncer ce qu’il nomme le « Plastic bashing ». Cette mode très « politiquement correct » de montrer du doigt le plastique au nom du développement durable.
Haro sur le continent !
« Va-t-on s’attaquer à Siemens & co parce que leurs réfrigérateurs évidemment non biodégradables se retrouvent dans la nature ? Je parle d’absurdité parce que le plastique peut être recyclé ! Alors que si demain tout le monde utilise un mug au travail, imaginez les millions de m3 d’eau, juste pour leur rinçage, qui vont partir en retraitement (lire encadré)... En réalité, le vrai problème intervient lorsque ce plastique atteint la mer, les forêts, etc. Or, ce que l’on appelle le 6e continent (cette « soupe de déchets » qui tourbillonne dans l’océan Pacifique, Ndlr) provient d’une dizaine de fleuves, dont aucun ne traverse l’Europe. Ils serpentent dans des pays où le « système de nettoyage » ne sont autres que les rivières. Je n’invente rien regardez le site de WWF ! », déroule-t-il.
Ordinateurs, TV... Agir face à ce plastique qui « pose problème »...
« Le gobelet plastique en France, c’est 12 000 t. par an. La totalité des plastiques 1,5 million de tonnes ! Pourquoi ne parle-t-on pas du plastique qui pose véritablement problème ? Celui des ordinateurs, téléviseurs, etc. qui ne se recycle pas ! Bidon de lessive, pompe à savon, bouteille... Pourquoi croyezvous que l’on n’oblige pas le consommateur à tout acheter en vrac ? Tout simplement parce que là, on n’est plus dans le politiquement correct. Tant que l’on ne met pas en péril l’économie, tout va bien ! Bref interdire les gobelets, c’est juste de la communication ! », s’empourpre le professionnel aux produits très en vue en bord d’autoroute. « Si vous vous arrêtez boire un café sur une aire de station-service, il y a une chance sur quatre, pour que le contenant provienne de chez moi ! », indique M. Dupuy qui pèse 600 millions de gobelets par an sur un marché hexagonal de 2 milliards.