Les aléas d’une
Si le sort des accessoires plastique à usage unique semble scellé, la filière, confrontée à une législation changeante et un « plastic bashing » constant, explore des pistes pour survivre. Débat
Nous ne sommes pas arc-boutés sur le plastique ni ses défenseurs. Simplement qu’on nous transmette les données du problème pour nous adapter car 2021 c’est demain ! », s’exclame Pierre Albrieux en visant le ministère de la Transition écologique et solidaire tout en réclamant une audience à la secrétaire d’État Brune Poirson. Ce chef d’entreprise dit vivre une « situation inédite et intenable » car, comme toute la filière qu’il représente, il fait face à une législation en mouvement perpétuel. Résultat, il ne connaît toujours pas « la chimie du gobelet du futur » qui, en distribution automatique, est très technique et n’a donc rien à voir avec le gobelet ‹ pique-nique ».
Boulevard pour les importations chinoises
« Son dosage n’est toujours pas établi ! Les textes ne fixent pas de ligne directrice pour définir la ou les alternatives au gobelet en plastique. Or nous devons préparer une transition raisonnée et investir parfois dans des lignes de production qui coûtent des millions. C’est une façon de tuer nos PME et, encore une fois, ouvrir un boulevard aux importations chinoises », tonne le président de NAVSA, fédération qui réunit tous les acteurs de la distribution automatique. Soit 15 000 emplois directs et 40 000 indirects. Pour ce Lyonnais qui gère la société Alfragest, le 100 % carton « ça n’existe pas », et beaucoup d’incertitudes demeurent sur leur dégradation en milieu naturel ou les effets sur la santé de la pellicule qui recouvre les gobelets... Notamment sa réaction au contact de boissons brûlantes comme le thé ou le café. M. Albrieux dénonce également le deux poids, deux mesures. « Les gobelets plastique utilisés en France dans les distributeurs totalisent 4,5 milliards d’exemplaires. Les pots de yaourts, c’est plus de 16 milliards, et rien n’est demandé à cette filière ! Par ailleurs avec ces changements de matériaux, le consommateur devra accepter une hausse des prix du café de 35 à 40 cts en distributeur », regrette-t-il. La faute aussi aux monnayeurs des machines étalonnés de 5 en 5, à défaut d’ingurgiter les pièces de 1 et 2 cts... Voilà qui n’est pas pour arranger les affaires d’une filière déjà affaiblie par le développement du travail à domicile et la politique commerciale « agressive » de marques qui font tout pour faire fleurir les machines à capsules dans les bureaux, au détriment des distributeurs automatiques.