Attaques répétées sur leurs troupeaux : le ras-le-bol des exploitants
Ils en ont ras-le-bol. Ras-lebol de ne pas être écoutés. Ras-le-bol de ne pas être pris au sérieux. Eux qui depuis des semaines annoncent la présence du loup, tout près de chez eux. Laurent Carrara est propriétaire d’ânes à Bormes. Dans la nuit du 3 au 4 février, deux de ses bêtes ont subi une violente attaque de loups. « Il faut prendre conscience que l’animal est dans nos collines, et qu’il gagne les habitations. Il faut faire quelque chose ». Même son de cloche du côté de Cécile Desproges. En l’espace de quelques semaines, le troupeau de chèvres et moutons de cette bergère a été attaqué par deux fois. Une première, en novembre, où 19 de ses bêtes ont été blessées et une seconde le 17 décembre. Cette fois, ce sont 28 bêtes qui ont subi le même sort. « Ce n’est plus supportable. Nos animaux meurent ou finissent par avoir des séquelles. Je passe plusieurs heures par jour à les soigner. Et puis financièrement, je perds beaucoup d’argent. Je vis de mon activité et les loups sont en train d’y nuire », lancent-elles en montrant les photos des blessures atroces de ses moutons et agneaux.
Réguler le loup à tout prix
S’ils dénoncent une situation de plus en plus inquiétante pour les animaux, mais aussi pour l’homme, les exploitants en appellent aux autorités. Leur revendication : réguler le nombre de loup sur le secteur. « Ici, il n’a pas de prédateur naturel. Son seul prédateur c’est l’homme. Alors si on nous empêche de jouer ce rôle, comment faire ? », lance la bergère, désespérée. « Il faut le retirer de notre secteur. Nous ne sommes pas contre le loup, mais les autorités doivent reconnaître sa présence et surtout qu’elles prennent leurs responsabilités. Le loup ne se déplace pas seul, il est en meute. Au vu des attaques répétées et des morsures, ce n’est pas un seul loup qui attaque nos troupeaux, mais bel et bien plusieurs. Ça devient dangereux ». Les loups reviennent en masse, mais faut-il pour autant les abattre ? Sans conteste visiblement pour ces exploitants qui poussent un véritable cri du coeur. Objectif : être entendus par les autorités. « Le préfet doit arrêter de nous ignorer, lancent-ils d’une même voix. Les louvetiers doivent venir ici et prendre la situation en main. À chaque constat d’attaques, la seule réponse qu’on nous apporte c’est de quitter l’endroit et d’aller ailleurs avec nos bêtes. C’est scandaleux. Un jour, un drame pourrait se produire sur l’homme ».