Un G a minima sur le climat et le commerce
Alors que les vingt chefs d’Etat s’engagent à réformer l’OMC, Trump a continué à faire bande à part sur le climat. Un texte commun a été publié
Les Etats membres du G20 ont publié hier un communiqué assurant le service minimum sur le climat et le commerce, avant un duel très attendu entre Donald Trump et Xi Jinping. Les dirigeants des principales économies mondiales réunis à Buenos Aires « notent les problèmes commerciaux actuels » dans ce document négocié jusqu’à la dernière seconde. Selon une source européenne, les Américains ont insisté pour l’utilisation de ce terme pudique, au lieu des « tensions commerciales » que le texte devait au départ évoquer. Pas trace non plus d’une condamnation du protectionnisme. « Les États-Unis, qui sont l’économie la plus ouverte du monde, n’acceptent pas d’être enfermés dans une case », a déclaré l’hôte du sommet, le président Mauricio Macri, à propos de cette lacune volontaire.
Confrontations
Les leaders soulignent également que le système commercial multilatéral « rate ses objectifs » et « soutiennent la nécessaire réforme de l’Organisation mondiale du commerce », tandis que les États-Unis multiplient les confrontations avec leurs partenaires commerciaux. Le G20 promet de faire un point sur cette réforme d’une OMC honnie de Donald Trump, mais aussi contestée pour d’autres raisons par Pékin, au cours de son sommet l’an prochain au Japon. Une « décision importante » selon la chancelière Angela Merkel, qui a pendant une conférence de presse tiré un bilan plutôt positif de cette rencontre tendue. A propos du climat, comme déjà l’an dernier au G20 de Hambourg, les États-Unis font bande à part. Les membres du G20 «signataires de l’accord de Paris » soulignent dans le communiqué que ce dernier est « irréversible » et « s’engagent à sa pleine mise en oeuvre », prenant en compte toutefois les « capacités respectives, au vu des diverses situations nationales ». Certains pays émergents estiment avoir besoin de plus de soutien que les pays les plus avancés pour leur transition énergétique.
Effilochement ?
« Ce que l’on commence à voir, c’est que cette coalition s’effiloche. Des pays comme la Turquie, l’Arabie Saoudite, la Russie, pourraient commencer à s’interroger » sur cet engagement, a assuré une source de la Maison Blanche. Les États-Unis rappellent quant à eux dans un paragraphe distinct qu’ils ont rejeté cet accord qualifié de « tueur d’emplois » par la même source. Ils disent s’engager en faveur de « la croissance économique, l’accès à l’énergie et la sécurité, en utilisant toutes les technologies et les sources énergétiques disponibles, tout en protégeant l’environnement ». La capacité même du G20 à publier un communiqué a été l’une des incertitudes du week-end, dont le point d’orgue reste à venir: la rencontre au sommet des présidents américain et chinois, après la fin officielle du sommet.