Le gouvernement italien menace de révoquer la concession autoroutière
Le gouvernement italien a annoncé, hier, qu’il envisageait de révoquer la concession d’Autostrade per l’Italia. Les autorités souhaitent en outre la démission des dirigeants de cette société d’autoroute et vont réclamer une amende pouvant atteindre 150 millions d’euros, a annoncé sur Facebook le ministre des Transports Danilo Toninelli. « Les responsables ont un nom et un prénom, et ce sont Autostrade per l’Italia », a insisté Luigi Di Maio, vice-Premier ministre et chef de file du Mouvement 5 étoiles (M5S) :« Pendant des années on a dit que faire gérer les autoroutes par des privés était mieux que par l’Etat. Maintenant on a l’un des plus grands concessionnaires européens qui nous dit que ce pont était en sécurité et que rien ne laissait imaginer l’effondrement. » « Autostrade devait faire la maintenance et ils ne l’ont pas faite. Ils encaissent les péages les plus chers d’Europe et paient les impôts les plus bas, au Luxembourg en plus. Il faut retirer les concessions et faire payer des amendes. Si un privé n’est pas en mesure de gérer les autoroutes, l’Etat le fera », a-t-il prévenu lors d’un entretien à la radio italienne. « La révocation des concessions est un minimum, a renchéri Matteo Salvini, patron de la Ligue (extrême droite). En tant que vice-premier ministre, je vais écrire à tous les autres concessionnaires pour demander quelle part de leur budget ils réinvestissent dans la sécurité. »
La réponse d’Autostrade per l’Italia
En réponse au gouvernement italien, la direction d’Autostrade per l’Italia (groupe Atlantia, contrôlé à 30 % par la famille Benetton) a souligné dans un communiqué que le tronçon était analysé «à un rythme trimestriel en suivant les normes légales et avec des vérifications supplémentaires d’appareils hautement spécialisés ». De plus, elle assure avoir eu recours à des organismes d’inspection mondialement reconnus pour évaluer l’état du viaduc. La société ajoute que tous ces contrôles ont débouché sur des «garanties adéquates sur l’état de l’infrastructure ».