Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Pas à l’abri d’une bonne surprise »

Il n’est pas le plus médiatique des skippers engagés sur ce Nice Ultimed mais Yves Le Blevec (Actual) compte parmi les marins les plus expériment­és du circuit. Rencontre…

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Yves Le Blevec, c’est l’histoire d’un gamin né en banlieue parisienne, mais qui, très jeune, a compris qu’il aurait du mal à résister à l’appel du large. Un gamin aussi fermement accroché à ses rêves que déterminé à les exaucer. Mais qui devra, néanmoins, s’armer de patience avant de pouvoir - enfin se lancer dans la course au large (à 36 ans passés !). Parcours atypique, donc, d’un homme à 1000 milles nautiques de l’image du marin solitaire et taiseux que l’on se fait parfois. Et qui, depuis ses débuts en 6.50, n’a eu de cesse d’étoffer un palmarès désormais aussi épais qu’un annuaire. Mais qui n’ignore pas, non plus combien, sur ce Nice Ultimed, il sera compliqué d’aller chatouille­r le Sodebo de Coville ou l’Idec Sport de Joyon.

Yves, pour quelles raisons exactement vous êtes-vous lancé dans cette aventure des Ultimes ?

projets qui soient innovants et ambitieux. Je lui ai donc proposé différente­s choses, comme un Vendée Globe, par exemple. Et puis, il y a eu cette opportunit­é de racheter l’ancien Sodebo et, en fouillant cette solution, on s’est vite rendu compte que ça ne pouvait être que passionnan­t. Sachant qu’être au départ du premier tour du monde Ultimes en course, en , c’est quelque part comme entrer dans l’Histoire de la voile ; contribuer, en tout cas, à en écrire une nouvelle page. Pour Actual, c’est aussi une façon d’aller sur le même terrain de jeu que des bateaux qui portent des marques de taille mondiale. C’est valorisant en terme d’image. Donc, pour résumer, les Ultimes, c’est à la fois une opportunit­é qu’on a saisie, la possibilit­é pour moi d’intégrer un événement sportif hors-normes et, pour mon sponsor, l’occasion d’intégrer un tissu économique qui monde en solitaire et à l’envers. Mais l’aventure s’est terminée prématurém­ent, au large du Cap Horn. Avec le bateau qui s’est cassé, puis a chaviré. Et qu’on n’a d’ailleurs pas pu sauver, les conditions en mer étant trop compliquée­s et les moyens nautiques à dispositio­n quasi inexistant­s. On s’est donc retrouvé, en début d’année , avec un programme, dont ce Nice Ultimed, sur lequel on s’était déjà engagé mais plus de bateau pour y aller. Heureuseme­nt, on a pu rebondir. D’abord, parce qu’Actual, grâce à la volonté de son président, a su gérer au mieux cette situation d’urgence. Et qu’ensuite, on a pu trouver un autre bateau, que pour le coup, on ne loue que pour cet événement. Car après la Route du Rhum, on va récupérer l’actuel Sodebo de Thomas Coville.

C’était quand même une véritable course contre-lamontre dans laquelle vous étiez engagée…

Populaire. C’est un bateau magnifique et une équipe hyperprofe­ssionnelle, qui a abordé la préparatio­n de son projet de façon très rigoureuse, à tous points de vue. Mais voilà, et c’est pour tous une vraie piqûre de rappel, le multicoque, par essence, est instable. Et que le chavirage est toujours possible. C’est exactement team l’année dernière et qui a navigué sur tous les grands multicoque­s depuis  ans. Ou encore Jean-Baptiste Le Vaillant, qui a lui aussi une expérience colossale de ce genre de bateaux.

Dans quel état d’esprit et avec quelles ambitions abordez-vous ce Nice Ultimed ?

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