Toyota investit dans le Nord, Macron vante la France attractive
Emmanuel Macron a vanté hier le « made in France » en saluant la décision de Toyota d’investir 300 millions d’euros dans le Nord, avant d’accueillir 140 dirigeants de grands groupes étrangers à Versailles. Avec ces deux événements, le Président veut montrer que sa politique pro-entreprises attire les multinationales (lire par ailleurs). «Si Toyota décide d’investir 300 millions et de créer 700 CDI ici, c’est parce que vous êtes bons », at-il lancé aux employés de l’usine Toyota d’Onnaing (Nord), où il a passé plus de trois heures. Cet investissement est destiné à « moderniser le site et réaliser les aménagements indispensables, en particulier des ateliers d’emboutissage et de carrosserie », a ensuite expliqué le directeur de l’usine, Luciano Biondo. Il démontre, selon lui, «qu’il est possible d’investir et de produire en France ».À l’usine d’Onnaing, les employés se félicitaient des investissements à venir.
« En France, le travail est une fierté »
« C’est tout simplement magnifique ! En France, c’est tellement rare », a déclaré Philippe Christmann, 56 ans, chef de chantier mécanique dans la société sous-traitante Schuler. «L’usine va s’agrandir », s’est réjoui Jérôme, un ouvrier de 33 ans. « C’est une très bonne nouvelle pour les Hauts-de-France et pour la France», a salué Xavier Bertrand, le président de la Région, qui a apporté 11 millions d’euros, aux côtés de l’État, de l’Europe et des collectivités. Mais pour Éric Pecqueur, secrétaire général CGT-Toyota, la somme investie « ne représente rien pour un groupe comme Toyota ». « Ce groupe et Macron utilisent les ouvriers et les chômeurs pour s’offrir une campagne de pub gratuite », a-t-il dénoncé. Dans la soirée, Emmanuel Macron devait tenir un même discours de séduction aux dirigeants conviés dans le cadre majestueux du château de Versailles. «En France, le travail est une fierté », a d’ailleurs proclamé à Onnaing
l’ancien banquier d’affaires chez Rothschild. Parmi les invités de Versailles, des patrons de géants américains, chinois et européens, comme Coca-Cola, Facebook (Sheryl Sandberg), Google, Goldman Sachs, UPS, Alibaba, Bosch, SAP, Ikea, Barilla, Siemens, Volvo ou Rolls-Royce.
«Vision politique mondiale»
Plusieurs d’entre eux ont participé à un déjeuner avec le Premier ministre Edouard Philippe, au cours duquel ce dernier a répondu à leurs questions sur les réformes en cours, la fiscalité, ou l’éducation. «C’est important de montrer ce que nous avons fait» depuis l’élection présidentielle et « d’annoncer ce que nous allons faire », a expliqué l’Élysée. Plusieurs groupes doivent annoncer de gros projets d’investissements en France : cinq significatifs dans l’industrie et le numérique et près d’une dizaine d’autres de taille moyenne. Facebook a ainsi annoncé le lancement de deux programmes de formation au numérique pour 65 000 personnes et un investissement de 10 millions d’euros dans l’intelligence artificielle. Le groupe pharmaceutique suisse Novartis devrait confirmer 900 millions d’investissements
en France, notamment en Alsace. Emmanuel Macron s’envolera demain pour Davos, où il plaidera pour une mondialisation mieux organisée, avec « une vision politique mondiale », selon son entourage. Le chef de l’État veut capitaliser sur l’amélioration de l’image de la France. 72 % des investisseurs américains escomptent une évolution positive en France contre 30 % en 2016, un record depuis 18 ans, selon un baromètre réalisé en novembre par la Chambre de commerce américaine et le cabinet Bain.