Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les témoins se souviennen­t

Le 27 novembre 1942, la flotte française se sabordait dans la rade. Parmi les Toulonnais et Seynois, certains ont vécu ce moment historique. Soixante-quinze ans après, jour pour jour, ils témoignent

- Dossier : SIMON FONTVIEILL­E sfontvieil­le@nicematin.fr Photos : FRANK MULLER et S. F.

Il est 4 h 30 quand l’amiral Marquis, préfet maritime, est arrêté par les Allemands. Nous sommes le 27 novembre 1942 et les Nazis ont lancé l’opération “Lila”. Leur objectif : s’emparer du gros de la flotte française. L’amiral Jean de Laborde est prévenu. Alors que les Allemands commencent à positionne­r leurs batteries, le commandant en chef des forces de haute mer demande ses ordres à Vichy. Face au silence du régime pétainiste et aux Allemands qui pénètrent dans l’arsenal, l’amiral ordonne à ses bâtiments de se saborder. L’éventualit­é et les dispositif­s étaient prévus dès 1940. Des voies d’eau sont ouvertes dans les coques des fleurons de la Marine française ; le feu est mis aux munitions. En quelques heures, la flotte part en fumée. Dans ce marasme, seuls quatre sous-marins parviennen­t à s’échapper. Parmi eux, le légendaire Casabianca. Cet acte d’héroïsme sera à l’origine de la journée nationale du sousmarin, fêtée chaque 27 novembre depuis 2003. Certes, la flotte a échappé aux Allemands. Mais l’épisode nourrit encore de vives controvers­es. Pourquoi n’avoir pas ordonné le départ pour rejoindre les Alliés en Afrique du Nord ? La haine des Anglais née de Mers El-Kébir, les accointanc­es idéologiqu­es avec l’occupant et la sottise de Vichy y sont sans doute pour beaucoup. Malgré les 75 ans du sabordage, les historiens ont encore du travail…

 ??  ??
 ?? Le croiseur Dupleix ??
Le croiseur Dupleix

Newspapers in French

Newspapers from France