La cote d’alerte
Au printemps, le nombre de morts suite à des accidents de plongée a déjà atteint un niveau préoccupant. La plupart auraient pu être évités.
Quatre plongeurs décédés en moins d’une semaine au large des côtes méditerranéennes. Une série noire qui avait poussé les autorités à « tirer le signal d’alarme » dans un appel à la prudence, au lendemain de la disparition d’un apnéiste au large de la presqu’île de Giens. « Le printemps est toujours une période sensible, on sort de l’hiver, les gens n’ont pas forcément retrouvé leur forme », observe Eric Lefebvre, chef de la division action de l’État en mer (AEM) au sein de la préfecture maritime de Méditerranée, basée à Toulon. Et de souligner que dans les accidents mortels que l’on déplore cette année, il y a toujours « un facteur aggravant ». Ces facteurs sont «la fatigue, la durée (notamment pour l’apnée) ou la répétition (plongée bouteille), et la profondeur », résumet-il. « Les accidents les plus graves ne se produisent pas chez les plongeurs débutants, prévient Eric Lefebvre. Le plongeur confirmé, qui a atteint un niveau tel qu’il plonge à plus de 40 mètres et qui commence à être âgé, est au coeur de l’accidentologie.» Et d’en appeler à « la responsabilité individuelle » de chacun. « Les clubs remplissent leurs obligations [en
terme de prévention des accidents], les services de secours travaillent sur la gestion des accidents pour diminuer les temps de prise en
charge, entre les deux, c’est le plongeur lui-même [qui doit] se poser les bonnes questions (lire ci-contre, Ndlr). Ce n’est pas parce que
vous avez un certificat médical délivré il y a trois mois que vous êtes en forme à l’instant T.»