Le déficit des CHU divisé par deux en « au détriment des investissements »
Les Centres hospitaliers universitaires (CHU) ont réduit leur déficit de plus de la moitié en 2016 dans un contexte « particulièrement contraint », « au détriment des investissements », a annoncé, hier dans un communiqué, la Conférence des directeurs généraux de ces établissements.
Un budget de milliards d’euros
Le déficit des 32 CHU de France s’élève à 95 millions d’euros en 2016, contre 209 millions d’euros en 2015 pour un budget de 31,095 milliards d’euros, détaille-t-il confirmant une information du Figaro. Les résultats sont en « nette amélioration » et « ce malgré un contexte particulièrement contraint », souligne la Conférence. L’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam), mécanisme servant à freiner l’augmentation naturelle des dépenses de santé, a été historiquement bas en 2016 (1,75 %) avec « une baisse moyenne de 1,4 % » des tarifs de séjour, en vertu de l’application de la seconde tranche du plan triennal d’économies de plus de trois milliards d’euros à l’hôpital, rappelle-t-elle. « Les contraintes budgétaires et tout spécialement la baisse moyenne des tarifs (...) sont d’autant plus complexes à maîtriser que l’activité de nos CHU reste très soutenue » (+4,8 % de séjours), ajoute-t-elle. L’activité ambulatoire s’est, elle, fortement développée en 2016 avec +6,3 % de séjours sans nuitée.
Une baisse des investissements de %
Dans le même temps, les dépenses pharmaceutiques et les laboratoires continuent d’augmenter sous les effets cumulés des coûts de l’innovation et des prix des médicaments (+4,4 %). « La conséquence directe des pressions financières est la baisse des investissements de 7 % », déplore la Conférence, pour atteindre 1,587 milliard d’euros. « On est obligé de limiter les dépenses dans la recherche, ce qui est dommage car on a des compétences à faire valoir en France et à l’étranger. De même, les missions d’intérêt général (prévention) ne sont pas suffisamment financées pour toucher le moins possible à l’emploi », alerte Jean-Pierre Dewitte, président de la Conférence des directeurs généraux de CHU. « La situation pour 2017 est trop dure », poursuit M. Dewitte, qui appelle à un dégel « rapide » des crédits mis en réserve pour garantir le respect de l’Ondam ou le vote d’une loi de financement de la Sécurité sociale rectificative. « Il faut arrêter de demander des efforts importants aux CHU sous peine de ne pas remplir leurs missions d’enseignement et de recherche correctement », prévient-il.