Un cinq à sept de rêve !
Monaco, leader, reçoit son dauphin niçois au Louis II dans un derby qui n’a jamais autant été attendu. Entre deux équipes qui jouent bien au ballon, cela promet un match grandiose
Il faut vivre dans une grotte ou franchement détester le football pour ne pas savoir que la Côte d’Azur va vivre un aprèsmidi incroyable. A partir de 17 heures, Monaco leader du championnat de France, accueille son dauphin. Et puisque les dauphins sont des rois, Nice se déplacera avec son armée de supporters pour avaler les trente kilomètres qui séparent les deux villes. Un derby pour le titre, avec le Paris-SG en arbitre. Difficile de dresser un cadre plus attrayant pour cette 23e journée. L’an dernier, déjà, le derby de la Côte d’Azur avait opposé le 3e au 4e, c’était déjà en février et c’était déjà exceptionnel. Cette fois, ce sont quasiment les deux meilleures équipes de France, celles qui proposent le plus de spectacle, de jeu et qui donnent aux observateurs avisés un plaisir immense, qui vont se défier les yeux dans les yeux. Le département a pendant très longtemps vécu des derbies à sens unique, des oppositions de styles, des matches hâchés, sans star ni enjeu. Cette fois, il suffit de se baisser. Dante, Balotelli, Cyprien, Seri, Belhanda d’un côté. Bernardo Silva, Lemar, Falcao, Sidibé ou encore Bakayoko de l’autre. La meilleure attaque de Ligue 1 (Monaco, 65 buts), contre la meilleure défense (Nice, 15buts). Cinq des dix meilleurs buteurs du championnat (Falcao, Plea, Balotelli, Germain, Lemar) seront sur la pelouse, ainsi que le meilleur passeur (Seri). N’en jetez plus...
Falcao traumatisé par Cardinale
Au-delà du talent, ce match vaudra le détour pour son intérêt sportif. Et il est immense. Pour la première fois depuis plus de trente ans, les deux clubs de la Région sont à la lutte pour le titre. Et c’est encore plus vrai dans un championnat qui attaque sa phase retour. Même si la rivalité reste cordiale, Monaco n’a pas oublié le match aller. Cette rencontre un peu bizarre où l’ASM avait donné l’impression d’être très largement au-dessus en début de match avant de complètement sombrer face à l’efficacité du Gym. Même le score semble, aujourd’hui encore, surréaliste : 4-0 pour Nice. « J’ai revu ce match, on avait quand même eu beaucoup de réussite. En début de rencontre, Monaco avait eu deux énormes occasions. De notre côté, on avait marqué sur notre première situation », rembobine Lucien Favre. Un soir où Yoan Cardinale avait traumatisé Falcao. Plutôt discret médiatiquement avant le match, le club de la Principauté a pris le parti de considérer ce derby comme un match lambda. Ni plus, ni moins. Mais les joueurs de la Principauté, eux, n’ont rien oublié. Difficile d’oublier le principal impair d’une saison, pour l’instant, très réussie. «Ce n’est pas une revanche. Evidemment nous n’avons pas oublié le match aller mais le plus important est de prendre les trois points, détaille Tiémoué Bakayoko, expulsé à l’aller. C’est une ferveur particulière. On connait le climat d’un derby, le stade sera plein avec beaucoup de supporters monégasques et niçois. » Pour une fois, Louis-II sera plein et fera du bruit. Dans la semaine, les différents groupes de supporters monégasques ont fait un appel public à la mobilisation. Histoire que le onze de Leonardo Jardim ait un stade à la hauteur de son talent.
Dans une autre dimension
Ennuyeuse l’an dernier, l’escouade princière a changé de braquet. Même Lucien Favre, l’entraîneur niçois semble admiratif du collectif princier : « Monaco, ça joue vraiment bien. Dans ce 4-4-2, ça presse, ça bosse énormément à la perte de balle. Il y a deux meneurs de jeu excentrés, Silva et Lemar, qui entrent beaucoup à l’intérieur. Sidibé et Mendy évoluent comme des ailiers. C’est vraiment compliqué de les contenir » Si ce derby est si attendu, c’est que les deux clubs ont changé de dimension en peu de temps. Il y a cinq ans, Monaco était en Ligue 2 et l’OGC Nice végétait dans le ventre mou du classement. Depuis, investisseurs russes et chinois sont venus encadrer les deux projets travaillant avec des techniciens de renoms ainsi que des
joueurs internationaux, de Claude Puel à Claudio Ranieri en passant par James Rodriguez, Hatem Ben Arfa et Anthony Martial. Si le Louis-II va autant vibrer, c’est aussi le fruit de deux institutions qui bossent intelligemment depuis plusieurs
saisons pour offrir ce rendez-vous que tout un département attend. Sans parler de cette France du football qui salive à l’idée d’être témoin de cet affrontement fratricide. Put... que ça va être bon!