JOURNÉE, TOULON - LA ROCHELLE, DEMAIN À H À MAYOL) «La volonté d’enchaîner... »
Freiné par les blessures depuis son arrivée au RCT, le jeune talonneur basque Anthony Etrillard retrouve enfin la compétition et la lumière. Un bonheur qu’il veut prolonger
Il n’y a pas si longtemps encore, Mourad Boudjellal imaginait qu’un jour Jean-Charles Orioli, formé au club et garant de certaines valeurs, porterait le brassard de capitaine des « rouge et noir ». Mais les projets du président ont évolué en même temps que le Solliès-Pontois peinait à confirmer son potentiel. Du coup, Mourad a jeté son dévolu sur un véritable espoir au poste de talonneur en la personne du Basque Anthony Etrillard, pendant que Jean-Charles a décidé d’aller voir ailleurs s’il pouvait reprendre sa marche en avant. Un ailleurs qui, demain, viendra à lui et se nomme La Rochelle... En l’absence de Guilhem Guirado, parti guerroyer avec l’équipe de France, voilà qui expliquera au moins en partie la titularisation du jeune Etrillard face aux hommes de Collazzo. Mais pas seulement... Car si Anthony Etrillard, n’a pas été épargné par les blessures depuis son arrivée au club et n’a pas connu la progression de son pote Ollivon, il a quand même montré de belles choses à chaque apparition. Ce qui lui a déjà permis de parapher un nouveau contrat de trois saisons avec Toulon...
«J’espère que la fin sera plus clémente »
Pour autant, le jeune homme à la tête solidement ancrée sur les épaules estime qu’il peut faire beaucoup mieux : « À chaque fois que j’étais en passe d’élever mon niveau, j’ai eu un petit coup d’arrêt qui a fait que j’ai dû repartir de plus bas, regrette-t-il aujourd’hui. Depuis mon arrivée, j’ai eu des progressions, mais à l’heure d’aujourd’hui, je ne peux pas vous dire où j’en suis vraiment, parce que je n’ai pas assez joué depuis le début de la saison. J’espère que la fin sera plus clémente .... » Déjà stoppé net par une opération des cervicales l’an dernier, Anthony a encore dû repasser sur le billard cette année : «Jeme suis luxé le pouce à Castres fin novembre. À mon retour de vacances, une semaine plus tard, les examens médicaux ont révélé une laxité persistante. On a décidé d’opérer pour que je récupère parfaitement. Les blessures ne tombent jamais au bon moment. Ça fait partie du rugby. Mais c’est vrai que, comme l’année dernière, cela m’a bien freiné...» Coéquipier modèle, Anthony a donc vécu ces dernières semaines de compétition par procuration et depuis les tribunes, ce qui n’est pas toujours facile : « C’est sûr que quand on voit les copains dans la difficulté, c’est compliqué à vivre. On espère toujours le meilleur pour l’équipe et quand il n’arrive pas, comme à l’extérieur en ce moment, c’est particulier. On est un peu à côté de l’équipe. » Mais cette situation, bancale, lui a quand même permis de constater une vraie montée en puissance du groupe la semaine dernière face aux Saracens : «Ce sont des matches où il faut être prêt dans tous les secteurs. L’intensité de la rencontre a révélé que l’équipe était prête. On les sentait très concernés toute la semaine et je pense que même si on n’a pas gagné, on a fait une belle partie. On aurait pu ramener plus qu’un point de ce match...».
« Richard nous a apporté un plus »
Anthony réintègre donc avec un réel plaisir un groupe qui vit bien malgré tous les aléas et les changements de staff de ce début de saison : « C’est sûr que cela a été un peu compliqué. Mais maintenant les choses sont carrées. Ce sont des entraîneurs anglo-saxons. Cockerill est très directif. Il sait ce qu’il veut et où il veut nous amener. C’est positif pour l’équipe. Je pense qu’ils sont complémentaires avec Marc, aussi. Richard nous a apporté un plus pour la suite du championnat... C’est ce qu’il faut pour être rigoureux et bien travailler. Pour le moment, ça se passe super bien », précise même le jeune homme qui ne demande qu’à travailler pour progresser. Il est vrai qu’il n’a pas choisi la facilité, et que la barre est haute à Toulon. Mais Anthony, à qui on prête encore, à 23 ans, un avenir radieux, évite d’en rajouter: « Guilhem est à un niveau exceptionnel en ce moment. C’est à moi de me servir de ces performances pour me donner des paliers à franchir. J’ai besoin de reprendre du rythme en ce moment. Mais je n’ai pas de pression particulière à part la volonté d’enchaîner des matches...» La Rochelle, pour recommencer ? Anthony a déjà sa feuille de route en main et connaît par coeur sa mission. «Il suffit de regarder le classement. Ils sont seconds. Tous les week-ends, ils sont compétitifs. C’est une équipe en pleine confiance. Leur jeu est bien rodé. Il y a une belle cohésion avanttrois-quarts. c’est solide en conquête, costaud en mêlée, propre en touche, derrière ça va à 10 000. Je pense que c’est une équipe qu’il faut respecter. Il ne faut surtout pas se dire qu’on va les battre haut la main. Cela passera par devant, où il faudra les contrer pour qu’ils avancent le moins possible...»