« En se diversifiant, on devient aussi malin qu’à la montagne »

Jean-Pierre Ghiribelli, président de l’union des métiers de l’industrie hôtelière du Var

Le bilan de cette fin de vacances de printemps est-il à l’image du temps de ces derniers jours : plutôt maussade ?

Avec un temps pas terrible, le week-end de pâques n’avait pas été super. Depuis, nous avons eu un taux d’occupation des hébergements exceptionnel par rapport aux attentes : soit autour de 75 %, avec des weekends à 90 % voire plus. Malgré une météo changeante, les touristes sont restés et ont prolongé leurs vacances chez nous. Peut-être parce qu’il a fait moins mauvais ici qu’ailleurs. Certes, les terrasses n’ont pas fait le plein mais c’était souvent complet en intérieur.

Quels sont les grands gagnants ?

Ceux qui sont restés ouverts ou ceux qui ont rouvert tôt dans la saison sont très contents ! C’est devenu ridicule de n’ouvrir que le 15 mai, comme certains continuent à faire. Avec le Département, on a effectué un travail pour attirer du monde toute l’année. La clientèle est présente. Aussi bien en bord de mer que dans l’arrière-pays, qui a mis en avant sa culture, ses activités de découverte… En se diversifiant, on devient aussi malin qu’à la montagne, où il n’y a pas toujours de la neige. Il y a un marché, il faut le prendre. La nouvelle génération en a conscience. En restant ouvert, on fera des affaires.

Reste le problème du recrutement et du

logement des salariés…

De moins en moins de saisonniers acceptent les CDD de moins de six mois. Raison de plus pour les fidéliser. Avec un CDI, ils peuvent plus facilement trouver à se loger. Les propriétaires auront davantage confiance. Autre problème : face à Airbnb, il faut que l’État durcisse le niveau de fiscalité de ce type de logement. C’est ce que j’ai dit à Olivier Dussopt, quand il était encore ministre du Travail. Sans un toit, il n’y a pas d’emploi.

Comment s’annonce la saison estivale ?

Les réservations en juin sont à un bon niveau et celles de juillet-août s’annoncent très bonnes. Nous sommes actuellement entre 40 % et 50 % de taux de réservation. Notamment grâce aux Parisiens qui vont déserter la capitale pendant les Jeux olympiques. On enregistre également un engouement pour les mariages avec plus aucune disponibilité et des traiteurs qui n’arrivent pas à suivre. Et puis, l’organisation du

anniversaire du Débarquement de Provence va nous amener des touristes américains, avec de gros moyens. Beaucoup seront déjà là en juin. Depuis deux ans, cette clientèle remplace les Russes et les riches touristes du MoyenOrient.