Activité quasi normale au dépôt pétrolier de Puget-sur-Argens
De l’extérieur, le dépôt pétrolier de Puget-sur-Argens a l’air de tourner comme d’ordinaire. Les abords du site sont vides de grévistes. Les ouvriers passent et repassent, casques vissés sur la tête. Les camions, eux, franchissent normalement les grilles, font le plein, puis repartent livrer les stations de la Côte d’Azur. Mais à l’intérieur, les choses semblent sensiblement différentes.
L’activité peu impactée
Si le directeur de l’entrepôt de stockage n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations, un transporteur pour TotalEnergies livre quelques détails : « En gros, la marchandise est dans les raffineries, il n’y a pas de pénurie. Mais il n’est pas possible de la faire sortir. Ici, ça fonctionne en pipeline. » Le site de stockage est-varois est alimenté par les raffineries de la région, appartenant en majorité à TotalEnergies et Esso-ExxonMobil. Ces mêmes qui sont, depuis le 27 septembre, en grève (1). Coup de chance pour le livreur : il assure que son activité n’est pas impactée et peut donc remplir les cuves des stations, comme à son habitude. Ce qui n’est visiblement pas le cas pour tout le monde. Selon Jean-Mathieu Bresciani, un autre transporteur qui alimente également exclusivement les stations Total, le dépôt pétrolier aurait connu un débrayage ce lundi matin. « Ils étaient cinq ou six du bureau à arrêter de travailler pour s’aligner avec le mouvement de la raffinerie de Fos-sur-Mer. Ça n’a pas duré très longtemps. Ils ont laissé passer les premiers camions vers 4 heures du matin, puis ont bloqué les accès jusqu’à 7 heures. »
Pas de gasoil hier
Lui, n’était pas présent. Et n’a donc pas été impacté. Mais lorsque Jean-Mathieu Bresciani débarque hier pour récupérer du diesel, il doit aussitôt rebrousser chemin, direction le dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer. « Je dois charger une station de Fréjus, sauf qu’il n’y a pas assez de gasoil ici, à Puget. »
Le chauffeur n’est pas en colère. Le ton est calme, posé. Face la situation, il se résigne. « Depuis le début de la grève, je travaille moins. En temps normal je livre deux stations par jour. Là, j’en suis réduit à une. Et encore, soit il n’y a pas de carburant, soit ma cuve est remplie à moitié. »
Le chauffeur présume que la situation durera un moment : « Les syndicats, ce sont des têtes dures. » Cependant, il craint le moment où l’activité reviendra à la normale. « Le retard que l’on est en train de prendre, il va falloir le rattraper. Et toutes les stations Total du Var sont en panne. Lorsque ce sera débloqué, on va avoir énormément de travail. » En attendant, il fait avec ce qu’il a… 1. Jusqu’à présent, la raffinerie Cap Lavera, à Martigues (Bouches-du-Rhône) ne s’est pas déclarée en grève. Sa capacité est de 10,2 millions de tonnes par an.