Ukraine : l’Occident dénonce des « frappes aveugles »
De nouveaux bombardements russes meurtriers d’une ampleur inégalée depuis des mois ont frappé hier Kiev ainsi que d’autres villes ukrainiennes.
I «ls essaient de nous détruire tous, de nous effacer de la surface de la terre », a affirmé hier le Président ukrainien Volodymyr Zelensky, alors que les missiles russes frappaient les villes ukrainiennes, réclamant à ses alliés occidentaux une réponse «dure» face à Moscou. Le Président russe Vladimir Poutine a justifié ses bombardements « massifs » en dénonçant l’attaque « terroriste » de l’Ukraine, samedi, contre le pont reliant le territoire russe à la Crimée, annexée par Moscou en 2014. Selon la Défense ukrainienne, l’armée russe a lancé hier quelque 83 missiles, dont 52 ont été interceptés, ainsi que des drones de fabrication iranienne sur le pays.
Les frappes ont fait au moins 11 morts et 89 blessés à travers le pays, selon le dernier bilan de la police. Le Premier ministre Denis Chmygal a indiqué que onze infrastructures importantes avaient été endommagées dans huit régions, en plus de la capitale.
Biden : « Imposer un lourd coût à la Russie pour son agression »
« Ils veulent détruire le système énergétique », a estimé Volodymyr Zelensky, alors que des coupures d’électricité affectaient de nombreuses régions ukrainiennes. Ces frappes ont provoqué l’indignation en Occident. L’Union européenne a estimé que ces attaques s’apparentaient à des « crimes de guerre » dont les responsables devront « rendre compte ».
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a dénoncé « une escalade inacceptable », et le Président Emmanuel Macron a déploré un « changement profond de la nature » du conflit. L’Otan, que l’Ukraine ambitionne d’intégrer, a condamné des « attaques horribles et aveugles » contre des infrastructures civiles et promis son soutien à Kiev « aussi longtemps qu’il le faudra »,
selon son secrétaire général Jens Stoltenberg. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a assuré l’Ukraine du « soutien » de Washington après les « horribles frappes » russes. Le Président Joe Biden a lui condamné la « brutalité absolue» des frappes, assurant qu’elles ne feraient que renforcer le soutien américain à l’Ukraine et que les États-Unis continueraient « d’imposer un lourd coût à la Russie pour son agression ».
Berlin a annoncé une réunion d’urgence virtuelle des dirigeants du G7 et du président Zelensky pour aujourd’hui à midi. L’Allemagne livrera aussi en urgence un premier système de défense antiaérienne promis de longue date. Vladimir Poutine a indiqué hier que la Russie avait mené une campagne « massive » de bombardements « contre l’infrastructure énergétique, militaire et de communication de l’Ukraine », en réponse à l’attaque « terroriste » du pont de Crimée. Il a promis des répliques « sévères » en cas de nouvelles attaques ukrainiennes contre la Russie.
Les frappes « ont atteint leur objectif », a assuré le ministère russe de la Défense. L’ex-président Dmitri Medvedev, actuel numéro 2 du Conseil de sécurité russe, a été plus loin, promettant d’ores et déjà que les frappes d’hier n’étaient qu’un « premier épisode » et appelant au «démantèlement total du régime politique de l’Ukraine ».