Var-Matin (Grand Toulon)

De bout en boue !

Moins de 24 h après sa victoire sur les championna­ts du monde de gravel, Pauline Ferrand-Prévot a remporté hier son second Roc d’Azur.

- LAURENT SEGUIN lseguin@nicematin.fr

Elle n’était pas franchemen­t mécontente de son masque d’argile, hier matin Pauline FerrandPré­vot. Et pour tout dire, plutôt heureuse d’arriver sur la Base nature le visage recouvert de gadoue. «Au moins, comme ça, on ne voit pas trop que j’ai les traits tirés », s’amusait « PFP » sur la ligne d’arrivée de ce Roc d’Azur, la trombine mouchetée de boue donc, mais aussi les yeux cernés. Les stigmates de deux heures d’efforts bien sûr, mais surtout l’empreinte d’un week-end complèteme­nt fou, auquel même les plus grands bringueurs de la place tropézienn­e n’auraient sûrement pas résisté. Des fêtards qui n’étaient d’ailleurs sans doute pas encore couchés hier matin, quand Ferrand-Prévot en finissait avec sa nuit. Sur les coups de 5 h 30, après seulement trois petites heures de sommeil...

« Un petit périple »

Rentrée de Vicenza auréolée d’un nouveau titre de championne du monde (le quatrième de sa saison, et le treizième de sa carrière) conquis samedi après-midi en Italie, la pilote licenciée à Fréjus racontait avoir mis une bonne demi-heure pour trouver le sommeil, après cent quarante kilomètres avalés sur la selle de son gravel (un mix de VTT et de vélo de route) et six cents autres parcourus en voiture, pour rallier Fréjus au beau milieu de la nuit. « Un petit périple, racontait hier PFP. Mais mes parents ont conduit et mon mécano a pris l’autre voiture. Et puis je n’avais pas pu courir ici avec mon maillot de championne du monde en 2019 parce que je m’étais cassé le nez (sur l’épreuve préolympiq­ue), donc là, j’avais vraiment envie de le faire. Pouvoir rouler sur mes chemins d’entraîneme­nt, devant mon public, c’était vraiment cool. J’ai d’ailleurs entendu mon nom plein de fois. »

« Dans la première bosse, j’ai décidé d’attaquer »

Amassés sur les pentes du Fournel, ou celles du fameux Bougnon, bravant la pluie, les fans de FerrandPré­vot n’ont pas eu besoin de pousser fort derrière leur pilote. Maillot de championne du monde sur les épaules, « PFP » a vite fait preuve d’autorité sur ce Roc d’Azur. Et avec déjà cinq minutes d’avance dans l’Alpe d’Huez varois, la Rémoise n’avait plus qu’à gérer son effort sur la vingtaine de kilomètres restants pour lever une deuxième fois les bras sur la Base nature, cinq ans après son premier succès sur le Roc d’Azur. « Je suis restée un peu dans les roues au début, pour voir comment je me sentais et puis dans la première bosse, j’ai décidé d’attaquer, pour voir qui suivait,

racontait-elle sur la ligne. Ensuite, je suis allée à mon rythme, en essayant juste de rester propre. »

Propre dans son pilotage du moins. Parce que comme tant d’autres hier, Ferrand-Prévot en était quitte pour une bonne douche. Et tant pis pour ce masque d’argile auquel elle tenait tant.

 ?? (Photo Philippe Arnassan) ?? Après deux courses en moins de vingt-quatre heures, Pauline Ferrand-Prévot a prévu de se reposer quelques jours. Avant de reprendre le vélo pour s’aligner en novembre sur des courses de cyclo-cross.
(Photo Philippe Arnassan) Après deux courses en moins de vingt-quatre heures, Pauline Ferrand-Prévot a prévu de se reposer quelques jours. Avant de reprendre le vélo pour s’aligner en novembre sur des courses de cyclo-cross.

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