Var-Matin (Grand Toulon)

« Je voulais travailler avec des gens de cette trempe »

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Né à Cannes, de parents médecins, Doumé grandit à Draguignan dès le milieu des années 70. Collège Émile-Thomas, lycée Jean-Moulin, il suit un parcours scolaire classique. Mais très tôt, il noue un lien particulie­r avec le piano. « Chez les moines d’abord, au sein de l’actuel monastère de la Consolatio­n, boulevard du Jardin des Plantes. Dès l’âge de 4 ans, j’y faisais mes gammes. » Au conservato­ire de Draguignan ensuite, puis à Marseille en classe de jazz, avant de s’installer à Paris à 19 ans. Il y obtient un accessit de « lecture spécialisé­e », « c’est-à-dire que j’ai acquis la capacité de lire n’importe quelle clé musicale instantané­ment et de pouvoir la jouer. » Devenu ingénieur du son, spécialisé dans la prise de son acoustique, il enseigne notamment les techniques du son et la musique assistée par ordinateur (MAO) au Cours Florent Musique.

Comprendre la musique

« À 12 ans, je voulais être une rock star… lance-t-il. Je signais des autographe­s que je balançais par centaine du balcon de ma grand-mère… Finalement, j’ai compris que je n’en serai pas une… Alors je me suis intéressé à la musique. J’ai essayé de la comprendre, de l’écouter dans sa globalité. Je n’étais pas un virtuose, mais je voulais travailler avec les gens de cette trempe, comme celle de Laurent. Je suis sidéré par ces artistes, par la technique de l’instrument qu’ils ont, par leur propension à créer des choses. »

Reste que l’instrument de prédilecti­on de Doumé, c’est le piano. « Pour sa tessiture, son amplitude. Aucun autre instrument n’a les 88 notes qu’il possède. Je suis tombé amoureux du piano au travers de George Gershwin, notamment. J’ai appris l’arrangemen­t avec Ivan Jullien. Il a créé pas moins de 10 000 arrangemen­ts (Count Basie Orchestra, Dee Dee Bridgewate­r, Charles Trenet, Bernard Lavilliers, Elton John, etc.) ».

Et Laurent de Wilde d’ajouter : «Onpeut même dire que tous les instrument­s d’un orchestre sont compris dans un piano. Aucun instrument ne monte plus haut ou ne descend plus bas. »

Doumé est donc le « metteur en son » attitré d’un talent qui le considère comme un génie… « Aujourd’hui, je peux dire à Laurent : “non, là ça ne va pas, c’est nul.” Lui est engagé dans un processus créatif qui ne lui permet pas d’avoir de recul. Moi, je l’ai. Je lui apporte un avis extérieur. » Un travail complément­aire entre génies, en somme…

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