Les roses de la St-Valentin ne viennent pas (que) d’Afrique
Alors que certaines personnes ont décidé de boycotter les roses « d’Afrique et bourrées de pesticides », le marché aux fleurs d’Hyères fait a contrario figure de modèle écoresponsable.
Àla Saint-Valentin, les trois quarts des fleurs vendues sont des roses. Si 85 % des productions distribuées en France viennent de l’étranger (Pays-Bas, Kenya, Équateur...), la production française mise sur la qualité et le respect de l’environnement. Sur le marché aux fleurs d’Hyères, les acheteurs européens ou en circuit court viennent se fournir en production locale et régionale.
« Pour la Saint-Valentin, n’achetons pas de roses ! Elles viennent de l’étranger, souvent d’Afrique et sont bourrées de pesticides, dont certains interdits en France ». À la veille de la Saint-Valentin, une journée phare et importante pour les producteurs de fleurs coupées, le journaliste engagé Hugo Clément a lancé, dimanche, un appel au boycott sur Twitter. Selon lui, il faut privilégier
« les fleurs locales et de saisons : giroflée, renoncules, tulipes ou encore anémones. Une action concrète pour soutenir les horticulteurs français et éviter un désastre environnemental à l’autre bout du monde. »
Une idée louable d’un journaliste qui milite pour la cause animale et l’environnement, si ce n’est qu’il omet un fait : il existe (encore) des producteurs de roses françaises qui, eux aussi, sont engagés dans une démarche de qualité et de protection de l’environnement, et plus particulièrement dans les départements du Var et des AlpesMaritimes.
Le 4e marché européen à Hyères
Alors oui, face au mastodonte qu’est le marché hollandais (par ailleurs premier producteur européen de roses), le marché aux fleurs de Hyères (SICA) fait office de petit poucet. Il s’impose toutefois comme le premier lieu de mise en marché de fleurs coupées en France et prend la 4e position européenne. Positionnée à San Remo, Nice, Marseille, Perpignan et Barcelone, le site « tourne » avec 400 producteurs Européen, ainsi qu’une plaque tournante pour le Sud de la France et de l’Europe, située entre San Remo et Nice à l’Est et Marseille, Perpignan et Barcelone à l’ouest.
Mieux, le marché est implanté au coeur de la capitale de la fleur coupée, au coeur de la zone de production : 80 % du chiffre d’affaires est fourni par des exploitations implantées dans un rayon de 25 kilomères.
Label Fleurs de France
En matière de production éco responsable, la filière horticole s’est engagée depuis le 1er janvier 2017 dans une labellisation « Fleurs de France » avec une démarche de certification environnementale, de qualité reconnue (Plante Bleue, Label Rouge, Agriculture Biologique, Charte Qualité Fleurs...).
Comme le précise le directeur du marché aux fleurs Michel Gueirard à En Pays varois, la notoriété de la fleur française a augmenté : « On voit que les produits français jouissent d’une meilleure reconnaissance auprès des distributeurs et des consommateurs. Un nouvel opérateur, qui ne travaille que de la fleur française, s’est d’ailleurs installé sur notre site, fin 2020. Il y a un réel engouement pour le label “Fleurs de France” et nos clients développent pour la plupart des gammes françaises, identifiées de façon plus dynamique. C’est amplifié par le fait que l’import en provenance des pays tiers est toujours tendu ».
La SICA Marché aux fleurs a renforcé la promotion fleurs du Var, auprès des distributeurs comme des consommateurs. Au total, outre les roses, 16 espèces et 70 % de la production commercialisée par la SICA sont labellisées « Fleurs de France ».
En résumé, il existe bien des roses françaises, labellisées, produites selon des critères de qualité et selon une démarche écoresponsable.