Pour l’entreprise italienne, c’est « très probable »
Sollicitée, l’entreprise automobile Fiat a consenti un précieux travail de recherche dans ses archives afin de répondre à nos interrogations. À la question « l’acier du sabordage de la flotte a-t-il été utilisé par Fiat pour fabriquer des automobiles après-guerre », Jean-François Serre, responsable du service presse de la marque pour la France, ne laisse guère de place au doute.
En visite sur les bords de la rade cet été, il dit d’ailleurs lui-même, à cette occasion, avoir entendu parler de cette histoire ! Ses contacts lui ont depuis confirmé la véracité du récit. « À partir de 1943, Fiat et Ansaldo détenaient une participation majoritaire dans la société Erit (Ente ricuperi Tolone 1), basée à Toulon ; l’entreprise était, entre autres, impliquée dans la récupération d’acier de navires commerciaux et/ou militaires, qui pour une raison quelconque avaient fini à la casse », explique-t-il.
Devenue Ardem en 1948, la société continue ses activités à Toulon. Après-guerre, l’acier est une matière première prisée et Fiat montre un appétit vorace pour relancer son industrie. « Dans ce contexte, il est possible et même très probable que l’Ardem ait procédé à la récupération de navires dans le port de Toulon pour allouer l’acier au département sidérurgie de Fiat », poursuit Jean-François Serre. L’acier, le fer ou la fonte retraités auraient ensuite été expédiés vers les différentes usines de la marque, pour la construction d’automobiles mais aussi de camions, tracteurs ou trains.
Quant à savoir si la Fiat 500 doit son essor à l’histoire qui s’est jouée sur nos rivages, c’est plus flou. « Ce qui manque malheureusement, c’est un document qui relie directement un chargement d’acier de Toulon à la Fiat 500 », conclut Jean-François Serre.
1. Autorité de récupération de Toulon