N2 : pourquoi Sahnoune a quitté Toulon pour Hyères
Après sept saisons au Sporting et encore titulaire lors du derby, Mohamed Sahnoune a surpris tout le monde en signant cette semaine chez le voisin hyérois. Le défenseur central s’explique.
L’emblématique défenseur central du Sporting club de Toulon Mohamed Sahnoune, arrivé en 2014, a choisi de quitter le club à la surprise générale, avant de rejoindre le Hyères 83 football club. La fin d’un cycle qui a duré un peu plus de sept ans. Explications de l’intéressé à coeur ouvert…
Votre départ a surpris
tout le monde. Quelles en sont les raisons ?
En premier lieu la manière dont j’ai été considéré par la nouvelle direction sportive composée de Jean Tigana et Ludovic Batelli car ils m’ont fait savoir que je ne débuterais pas la saison comme titulaire. Ce manque de confiance m’a fait mal car j’ai ans et sept saisons en Azur et Or.
J’ai toujours tout donné pour le maillot du Sporting et toujours répondu présent quels que soient les entraîneurs. Là, j’ai senti que quelque chose s’était cassé avant même d’avoir pu prouver quoi que ce soit…
Pourtant, vous avez vite joué ?
Oui, par la force des choses, car il y a eu un blessé en défense centrale. Dans le derby face à Hyères à BonRencontre, j’ai été envoyé au feu au milieu de terrain, poste que je n’avais pas occupé depuis des années et des années. J’ai fait du mieux possible mais en sentant qu’une contre-performance de ma part aurait servi d’arguments à mes détracteurs surtout après ma blessure (une rupture des ligaments croisés au
genou) il y a un peu plus d’un an.
Physiquement vous êtes au rendez-vous ?
Grâce à l’interruption du championnat précédent, j’ai pu me rééduquer tranquillement et revenir au niveau exigé. L’actionnaire majoritaire, Claude Joye, croyait en moi. Ce n’était pas le cas de tout le monde. Je montais en puissance comme ma fin de match contre Hyères le prouve ou mon but à Aubagne que je n’ai même pas célébré. Mes partenaires me l’ont fait remarquer. J’avais déjà pris ma décision de quitter le club, cela se voyait.
Pas bien dans la tête donc ?
C’est exactement ça. Je me posais des questions. Je n’étais plus heureux. C’est un cercle vicieux. J’ai fait une préparation moyenne car je savais que je n’allais pas jouer. Je ne comprends pas le projet actuel du Sporting club de Toulon. Dès lors, je ne voulais pas faire la saison de trop et tricher. Je regrette mon expulsion à Aubagne car j’aurais aimé dire au revoir aux supporters toulonnais mais je ne peux pas tout maîtriser…
Surtout avant de signer au Hyères FC ?
Ce n’était pas prévu. J’ai résilié mon contrat et l’idée première était de couper quelques semaines pour profiter de ma famille avant de signer ailleurs en janvier. J’avais des contacts, mais je n’ai pas donné suite. Jusqu’à l’appel d’Ali Chaaouane, le coordinateur sportif du HFC…
Qu’est ce qui a fait la différence ?
L’envie. Se sentir désiré est toujours flatteur pour un joueur. J’avais besoin de ça. Et puis quand on est ambitieux comme je le suis, il est impossible de fermer la porte à un projet comme celui du HFC. C’est un nouveau challenge pour moi et j’ai eu envie de le relever, tout simplement.
La concurrence va être énorme avec Agueni, Diarra, Aléo, Saïdou… ?
C’est vrai mais cela fait partie du jeu. Je suis un soldat qui peut jouer latéral, dans l’axe ou en milieu défensif. Je suis un élément polyvalent et j’ai l’expérience du niveau. Ce sont des atouts sur lesquels je compte m’appuyer et que j’ai pu acquérir grâce à mon long passage à Toulon.
Vous attendiez-vous à rester aussi longtemps à Toulon ?
Non, surtout pour un Marseillais comme moi (rires). Je suis certes né à Marseille mais je suis toulonnais de coeur et d’adoption. Je suis arrivé à 22 ans et je n’avais pas la maturité. Je me suis vite acclimaté, j’étais heureux et le club content de moi. Quand tu ne triches pas, tu es récompensé. Alors j’ai poursuivi l’aventure, d’autant qu’avec les supporters derrière nous, il y avait une page à écrire. Je suis fier de mon bilan à Toulon.
Si vous deviez garder un moment en mémoire ?
Difficile à dire car les montées ont été des moments magiques. Je pense à une anecdote lors de la saison où nous accédons en National. Au tout début de l’exercice, mon ami Sébastien Atlan m’adit: « Ta fille vient de naître, tu as été nommé capitaine, ce sera ta saison. » Et nous avons fait une deuxième partie de championnat exceptionnelle pour rejoindre le National. Cette prédiction reste gravée.
‘‘ Je n’ai même pas célébré mon but à Aubagne. J’avais déjà pris la décision de quitter le club, cela se voyait.”