Bonzi, petit match entre amis
Favori, Benjamin Bonzi a remporté hier son premier tour face à Mathias Bourgue, son camarade d’entraînement. Une bonne remise en route après avoir raté la marche de l’US Open de peu.
Sur le papier, l’affiche avait tout d’une finale. Mais hier, Benjamin Bonzi, 94e joueur mondial, a écarté (7-6, 6-2), après 1 h 41 de jeu, « son pote » Mathias Bourgue, 196e mondial, d’un fameux weekend tropézien. Alors, au sortir du match phare de ce super tuesday, avec pas moins de treize matchs programmés sur les trois courts du centre Pierre-Philippot, l’esprit du Gardois n’était pas à la fête. « C’était un match pas facile, on le savait tous les deux, souffle-t-il. On se connaît bien. On s’est beaucoup entraîné ensemble depuis janvier, on s’est joué une fois en début d’année (à Biella, en Italie, 6-3, 7-6 en faveur de Bonzi, Ndlr). Mathias joue et sert très bien, je sais que dès qu’il prend le jeu avec son coup droit, il fait très mal. Aujourd’hui, j’ai pas mal couru... »
Treize balles de break
Pourtant, Bonzi est le favori du tournoi. Tête de série numéro un, il conclut son premier tour avec treize balles de break, malgré celui qu’il subit d’entrée. Il remporte le premier set dans un jeu décisif spectaculaire (7 points à 5), fait le break à 3-2 dans le deuxième set avec la manière. Et la première de ses trois balles de match est la bonne.
« Au début, je n’en mets pas assez, souligne-t-il. Je suis beaucoup trop passif, je ne monte pas dans les intensités mais, au final, j’arrive à réagir et à revenir, gagner une fin de set très accrochée qui fait du bien pour la suite du match. Dans le deuxième set, j’étais dans la bonne dynamique (…), j’ai réussi à en remettre un petit peu plus 10 à 15 % je dirais. Ça a fait la diff’, j’ai réussi à faire le break et derrière à bien verrouiller, je suis très content de m’en sortir comme ça. »
À 25 ans, le tombeur du Finlandais Emil Ruusuvuori au premier tour de Roland Garros 2019 est en pleine ascension. Il a remporté cette année trois tournois Challengers
(1)
(la deuxième division du tennis), est allé au deuxième tour de Wimbledon en juin dernier (éliminé en quatre sets, 4-6, 6-3, 3-6 et 6-7, par le Croate Marin Cilic) et n’a laissé aucune chance à Lucas Pouille à Montpellier (7-5, 6-2). Il vient d’intégrer le top 100, qu’il aurait dû goûter plus tôt sans le gel décrié du classement ATP et un petit manque de régularité face aux moins bien classés.
Le protégé de Lionel Zimbler est sur une autre planète sur laquelle il aurait dû disputer le tableau final de l’US Open. Un Grand Chelem qu’il a finalement abordé en tête de série numéro un... des qualifications (2). Si dure Amérique. « C’est le jeu, à chaque tournoi il faut un premier sortant. Cette fois, ça a été moi, confie le joueur, revenu un peu plus de 72 heures avant son ouverture à Saint-Tropez. C’est comme ça, il n’y a pas de regret à avoir. Je ne peux pas dire que j’ai fait un mauvais tennis là-bas, je suis tombé sur un mec (l’Américain Aleksandar Kovacevic)
qui a été meilleur. C’est déjà très bien de faire les qualifs, beaucoup rêveraient d’y être. » Le Nîmois est passé à autre chose. Son cadre de vie est idéal. Il est licencié au Stade toulousain, réside à Marseille avec sa compagne Maxine Eouzan, ancienne gymnaste et vainqueur du célèbre jeu télévisé Koh-Lanta diffusée au printemps dernier. Derrière lui, un projet solide. « Je suis très content d’être dans le top 100, confie-t-il. Je crois que c’est le total de points le plus important pour y être, c’est un bel accomplissement mais ce n’est pas une fin en soi, c’est un passage. » La fin de saison est excitante. D’ici (très) peu de temps, il n’aura plus