Le transport aérien, un secteur laminé
Une image surprenante : au pied des Pyrénées, des dizaines d’avions du monde entier sont minutieusement alignés comme des jouets sur un parking géant. Depuis la crise sanitaire, la société Tarmac Aerosave croule sous les demandes de stockage des compagnies aériennes et a dû pousser les murs. Aujourd’hui Tarmac Aerosave accueille près de avions sur ses quatre sites (Tarbes, Toulouse, Vatry dans la Marne et Teruel en Espagne), contre en . Cette filiale d’Airbus, Safran et Suez, avait pour mission à sa création en de recycler de façon écoresponsable les premiers Airbus livrés dans les années qui arrivaient en fin de vie. Puis, très vite, la nécessité de se diversifier s’est fait sentir avec des demandes de stockage et de maintenance de la part des clients. Jusqu’à la chute du trafic aérien pour cause de pandémie. (Photo AFP)
Pertes vertigineuses, menaces de faillites et de catastrophe sociale malgré l’aide publique : le transport aérien dévasté par la crise sanitaire ne voit pas le bout du tunnel. La pandémie représente le « plus gros choc que le secteur aérien ait jamais vécu » avec une chute de 66 % de la fréquentation en 2020. Cette dernière est retombée au niveau de 2003, avec 1,8 milliard de passagers en 2020, loin des 4,5 milliards de 2019, relève l’Organisation de l’aviation civile internationale. Effet des quarantaines et des fermetures de frontières, le trafic international a été plus touché (- 75,6 %) que les liaisons intérieures (- 48,8 %), selon l’Iata.
Les pertes du secteur devraient encore s’établir à 38 milliards de dollars en 2021.
appareils en retraite
Pour privilégier leurs avions les plus rentables, les compagnies ont mis à la retraite 3 400 appareils en 2020, dont 2 400 de manière anticipée. Dont une grande partie des flottes des symboliques Boeing 747 et Airbus A380. Car avec des clients exsangues, la crise s’est immédiatement répercutée sur les avionneurs : Airbus a baissé sa production de près de 40 %, Boeing déjà empêtré dans la crise du 737 MAX a vu ses pertes se creuser. Elle a perdu 11,9 milliards de dollars en 2020 quand Airbus a limité les dégâts avec une perte de 1,1 milliard d’euros.