France - Italie : les Toulonnais Serin et Villière en prime-time
Cinq novices, une charnière habituée aux seconds rôles et des « revenants » : le XV de France a dû se réinventer pour défier l’Italie, qui a donné du fil à retordre à l’Ecosse lors de sa dernière sortie
Onze. Ce soir, c’est l’équivalent d’une équipe de foot qui va fouler pour la première fois la pelouse du Stade de France avec la tunique bleue sur les épaules. Du jamais vu depuis juin 2007 et un test-match perdu face aux All Blacks (42-11), à Auckland, en l’absence des demifinalistes du Top 14. Mais dans le huis clos de Saint-Denis, où un hommage sera rendu à l’ex-ailier international Christophe Dominici, décédé mardi, l’essentiel de l’expérience de ce XV de France « new-look » se concentre sur trois joueurs : le demi de mêlée Baptiste Serin (38 sélections), bombardé capitaine en l’absence de Charles Ollivon, l’ailier Teddy Thomas (21 sél.), seul rescapé du XV type, et l’arrière Brice Dulin (29 sél.), rappelé pour la première fois depuis plus de trois ans.
Jalibert buteur
Un autre revenant compte plus de six sélections, moyenne de cette équipe revue de fond en comble : le pilier Uini Atonio (32 capes), plus revu en Bleu depuis février 2019.
Le sélectionneur Fabien Galthié n’a pas pu faire autrement. Les clubs avaient accepté de mettre à disposition leurs internationaux pour trois feuilles de match maximum. Et Ollivon et ses partenaires ont atteint ce plafond en Ecosse (22-15) dimanche.
Si tout s’était déroulé comme prévu, Galthié aurait dû se passer de ses tauliers plus tôt. Le forfait des Fidji, ravagés par les cas de coronavirus, a repoussé l’échéance à Edimbourg.
Réuni lundi à Marcoussis, le groupe refait à neuf n’a eu que quelques jours pour se préparer et ne manquera pas de susciter la curiosité. Comment se comportera la deuxième ligne, composée du Lyonnais Killian Geraci et du Palois Baptiste Pensenti, entièrement novice ? La première ligne 100 % toulousaine, avec Rodrigue Neti, Peato Mauvaka et Dorian Aldegheri, s’appuiera quant à elle sur son vécu en club. À la charnière, le Toulonnais Serin, qui atteindra les trois feuilles de match contre l’Italie, et l’ouvreur bordelais Matthieu Jalibert présentent une bonne dose de vécu commun. Doublures de la paire Antoine Dupont-Romain Ntamack en sélection, ils ont également joué plusieurs années ensemble à l’UBB.
Titulaire à Edimbourg en l’absence de Ntamack (cuisse), Jalibert sera aussi buteur. « Il a cumulé beaucoup de temps passé avec le groupe et c’est quelque chose qui compte (...) et va lui permettre de continuer à se développer, de prendre confiance », a commenté Galthié. C’est avec ce renouvellement forcé que le staff espère s’offrir une finale, probablement contre l’Angleterre à Twickenham le 6 décembre.
Doubler l’Écosse
Mathématiquement, un nul suffit pour coiffer sur le poteau l’Écosse et terminer premiers du groupe. Les Bleus ont remporté leurs neuf derniers duels face à l’Italie mais, avec une équipe bis, c’est une autre histoire. D’autant que la Squadra Azzurra, si elle a terminé encore dernière du Tournoi, a donné du fil à retordre au XV du Chardon lors de sa dernière sortie, à Florence (défaite 28-17). « Elle a beaucoup d’expérience collective même si elle ne fait pas partie des meilleures au monde », conclut Galthié, prudent.