DES AÎNÉS À PROTÉGER
Inquiétude des familles après des tests positifs Deux clusters identifiés, la vigilance accrue
Pour ces Ehpad, c’est sans doute ce qui pouvait arriver de pire. À Draguignan et à Salernes, les cas de résidants positifs à la Covid se sont multipliés ces dernières semaines. Avec des chiffres qui donnent le vertige, surtout au regard de la population impactée, souvent désignée comme étant moins armée pour lutter contre le coronavirus. Pour Tonus vitamine, dans la cité du Dragon, on déplore 37 pensionnaires contaminés sur 72. À Salernes, 63 résidents de La Source (sur 96) ont été testés positifs. Avec, pour l’heure, un décès, issu du cluster salernois (nos éditions précédentes).
Isolement des pensionnaires
À chaque fois, c’est un peu le même scénario : un personnel soignant déclaré positif, une première série de tests auprès des cas contacts qui confirment la propagation de l’épidémie, avant une seconde vague de dépistages sur tous les résidents de l’établissement, augmentant le nombre de cas positifs. Avec toujours les mêmes questions : peut-on affirmer que le « patient zéro » est le salarié ? Peut-on dire que l’établissement pouvait éviter la propagation ? Non, et non. Le temps n’est de toute façon pas à la recherche de réponses, mais à la gestion d’une crise majeure. Hier, rien ne filtrait de ces deux établissements. Complètement confinés, les Ehpad traitent la situation avec les mêmes mesures : gestes barrières, port du masque, isolement en chambre des personnes âgées.
Avec une nuance, au niveau du calendrier. Si la gérante de Tonus vitamine affirme avoir suspendu les visites dès l’apparition du premier cas chez le personnel soignant, l’Agence régionale de santé (ARS) a semble-t-il conseillé à la directrice adjointe de La Source d’attendre les résultats de la première vague de test pour confiner le site. Pour, au final, sensiblement le même résultat. À savoir, une épidémie qui se répand chez les pensionnaires sans que rien ne semble en mesure de l’arrêter.
Une large part d’asymptomatiques
Sur les réseaux sociaux, ils ne sont pas rares, les soignants à pointer du doigt le manque de discipline des pensionnaires et des familles,
quant à l’application des mesures sanitaires rabâchées à longueur de temps. Pas rares non plus, ceux qui pestent contre les mesures d’isolement prises par les Ehpad, avec les supposées retombées psychologiques que cela pourrait entraîner. Dans tous les cas, c’est une certaine souffrance qui se remarque, en cette période définitivement compliquée
à vivre. Des motifs d’espoir demeurent, notamment lorsque l’on regarde les chiffres des patients asymptomatiques. Sur les 63 contaminés de Salernes, ils sont 45 à ne pas développer le moindre symptôme. Et 31 (sur 37) à Draguignan. Pourvu que ça dure.