LE GESTE J’ADOPTE UNE GOURDE POUR L’ÉTÉ
TOUS ENSEMBLE, SI ON SAUVAIT LES POISSONS DE LA MER
Les scientifiques ont un terme pour décrire l’avenir de nos océans : la « gélification ». Un mot tiré du nom anglais des méduses que l’on appelle, littéralement, les poissons « gelée » dans la langue de Shakespeare (jelly fish).
Si l’on n’y prend garde, la mer elle-même pourrait prendre cette consistance gélatineuse. Pour deux raisons : d’abord parce qu’en se décomposant, les millions de tonnes de déchets plastiques se transforment en une substance visqueuse qui n’est pas sans rappeler la gelée anglaise. Surtout, parce que ces amas de détritus servent de pouponnières aux méduses et favorisent leur reproduction. Elles pourraient ainsi devenir l’espèce dominante du monde marin, la seule ou presque à pouvoir survivre au milieu de véritables décharges flottantes.
33 800 BOUTEILLES À LA MER CHAQUE MINUTE
Car ce n’est pas exagéré que d’affirmer que nous sommes en train de transformer la mer en poubelle. Selon l’ONG WWF nous rejetons chaque année environ tonnes de déchets plastiques rien qu’en Méditerranée. Parmi eux, les bouteilles plastiques sont un véritable fléau. Près de récipients de ce type finissent dans la Grande Bleue chaque minute !
Si l’on rajoute à cela les milliards de sacs plastiques, de ballons de baudruche, de filets arrachés, de bidons, de pneus, de cotonstiges... qui prennent le chemin, il n’est guère étonnant que la fondation MacArthur nous prédise que d’ici il y aura sans doute plus de plastique dans nos océans que de poissons.
UN POISON POUR LA BIODIVERSITÉ ET POUR L’ÉCONOMIE
Car ces déchets font des ravages. Ils seraient responsables de la mort par occlusion ou asphyxie de mammifères marins chaque année. Ingérés par le corail, les microplastiques tuent également ces réservoirs de biodiversité que sont les récifs. Mais le plastique ne menace pas que l’environnement. Cette forme de pollution a aussi un impact économique non négligeable pour les activités côtières telles que la pêche, l’industrie maritime ou encore le tourisme. Selon WWF le coût de ces déchets flottants en Méditerranée peut être estimé à
millions d’euros pour les vingt-deux pays du bassin méditerranéen. Et pourtant nous consommons et nous jetons toujours plus de plastique. Un matériau issu de la transformation de matières fossiles telles que le pétrole. Cette industrie en croissance de % chaque année polluerait autant que centrales au charbon selon le « Center for International Environmental Law ». Il faut dire que la quantité d’hydrocarbures nécessaires pour satisfaire la consommation américaine de bouteilles en plastique pourrait faire rouler un million de voitures durant toute une année ! Faut-il, dès lors, attendre qu’il n’y ait plus de pétrole pour apprendre enfin à se passer du plastique ? Le problème c’est qu’il risque ne plus y avoir non plus de poisson dans nos océans à ce moment-là. Alors pourquoi ne pas adopter une alternative toute simple : la gourde !