Où en est l’activité régionale ? Les perspectives selon le Medef Sud
Point de vue Une activité en recul de 50 %, 85 % des entreprises à l’arrêt ou en activité réduite, en regard des mesures et de la mobilisation : Yvon Grosso veut croire à la reprise
L’annonce du déconfinement, même partiel, est tombée à un moment où le moral des entrepreneurs était au plus bas. Même s’il reste beaucoup à préciser, les dirigeants ont au moins un cap, ils peuvent envisager la reprise de la production. » Après cinq semaines de confinement, Yvon Grosso, le président du Medef Sud qui représente 32 branches professionnelles et 107000 entreprises, reste fidèle à son état d’esprit d’entrepreneur : tenace, optimiste et déterminé. Saluant « l’effort commun de tous pour avoir la peau du Covid-19 », il veut d’abord souligner tout ce qui est mis en oeuvre pour maintenir les salariés dans nos entreprises. Déploiement d’outils, webinaires sur les problématiques qui se font jour, veille active, retours de terrain, décryptage des dispositifs par des experts, lien avec les pouvoirs publics sur les points bloquants, le
Medef Sud est mobilisé. Dernière action concrète en date : la proposition d’achat de masques de manière groupée et sécurisée via la Région Sud (maregionsud.fr/protegez-vos-equipes), le Medef Sud ayant estimé le besoin à 9,4 millions d’unités pour la reprise d’activité en Paca.
, Mds€ de prêts
Comment s’en sort notre économie ? Yvon Grosso s’appuie sur le baromètre de la Banque de France et de l’OPC Paca : au 14 avril, l’activité régionale était à moins 50 % sur l’ensemble des filières (- 35 % au national), avec 85 % des structures à l’arrêt ou en activité partielle. « La forte part de l’activité liée au tourisme et la forte proportion de TPEPME tournées vers le service et la construction expliquent que la Région Sud enregistre un recul plus élevé que la moyenne nationale. » Dans le détail, l’industrie (10 % des emplois) accuse un recul d’activité de - 30 à - 40 %, les services marchands (50 % des emplois) sont à - 50 %. Le travail temporaire est à - 75 %, le transports de voyageurs par autocars à - 100 % (sauf lignes régulières : - 80 %), l’industrie nautique à - 100 % (sauf entretiens/ventes : - 80 %), les agences de voyage/hôtellerie à - 100 % et la construction (13 % des emplois) à - 70 à - 90 %. Que donnent les mesures prises jusqu’ici ? 10330 entreprises ont obtenu un prêt garanti par l’État, soit plus de 1,8 Mds d’euros, ce qui fait du Sud la 4e région la plus demandeuse (18,5 Mds d’euros en France). Plus de 153000 reports de cotisations sociales ont été enregistrés en Région Sud, dont 78000 par des entreprises individuelles (une entreprise sur deux pour les + de 250 salariés, une sur trois pour les - de 250 salariés). En termes d’activité partielle, la Région Sud est la 3e région la plus demandeuse avec 9,4 % des demandes nationales (622800 salariés concernés).
La réponse pas à pas
Côté perspectives, le président du Medef Sud pointe les nombreuses interrogations en suspens. Oui le tourisme et l’événement vont souffrir dans la durée. Oui les dispositifs ne seront pas la seule réponse. Et non, il ne faudra pas espérer rattraper les chiffres d’affaires non réalisés sur les prochaines semaines, mais, selon
Yvon Grosso « avoir la date du 11 mai en ligne de mire est déjà positif. L’objectif ,ne perd-il pas de vue, est de reprendre l’activité et pour cela de pouvoir assurer la sécurité des salariés et des entrepreneurs. La question de la réouverture des écoles et des masques reste cruciale. » Faut-il des tests en entreprises ? Faut-il rouvrir la restauration d’entreprise ? Quel prolongement du télétravail ? Quel plan pour le secteur touristique ? « On espère beaucoup de la présentation du plan fin avril par Jean Castex, le délégué interministériel, mais on n’est pas au bout des réponses. » Dans cet horizon encore chargé, Yvon Grosso veut regarder le positif : les avancées significatives dans l’organisation du travail, la baisse du prix du baril, la pertinence des circuits courts et la nécessité de réindustrialiser la France.