Le résistant Loulou Ansaldy s’en est allé
Louis Pierre Ansaldy dit « Loulou » n’est plus. Il s’en est allé le 23 avril à l’âge de 95 ans. Né rue de la Paroisse, à Bandol, apparenté à de très vieilles familles de la commune, il est élevé dans la pure tradition de la religion catholique et connaît une enfance heureuse auprès de ses parents, Germaine et Jules, qui lui donnent une solide éducation. De son père, il héritera une passion pour le bricolage. A 19 ans, il entre dans un groupe clandestin de résistance comme quelques jeunes bandolais et renseigne les chasseurs d’Afrique du 7e régiment, commandé par le lieutenant-colonel Van Hecke, sur les forces ennemies. Le soir du 21 août 1944, Louis prend place à bord du tank destroyer Le
Baroudeur, qui vient de perdre le maréchal des Logis Violon et se met à la disposition du 3e peloton et du brigadier Pierre Tissot.
Sans honneur ni médaille
Le surlendemain Louis a juste le temps de prendre un pull chez lui et d’embrasser sa mère pour suivre, comme engagé volontaire, le 2e escadron jusqu’à la campagne d’Alsace de l’hiver 44/45. Avant d’entrer en Allemagne, son commandement le renvoie vers ses études à l’école de la Marine marchande de Marseille. Il devient l’un des plus jeunes officiers des messageries maritimes, comme son oncle Jean Laurent, qu’il admirait. Ainsi, il va parcourir le monde et découvrir de nouvelles civilisations. Passionné de sciences, de nouvelles technologies, il vouait une admiration sans borne à l’Institut Pasteur. Il aimait parler histoire, géopolitique, profondément européen car très marqué par le second conflit mondial. Au dos d’une photo du Baroudeur qu’il avait confiée à l’historien bandolais JeanMarie Schneider, qui le consultait souvent au sujet de la Libération, il avait inscrit : « A vous tous mes amis des heures les plus chères de ma vie, René, François, Fernand... et au baroudeur, ainsi que le batailleur, bousilleur, bagarreur et au 7e chasseur d’Afrique. » Comme souvent pour les grands héros, il était d’une très grande modestie et avait toujours refusé honneurs et médailles. À tous ceux qui l’ont aimé, Var-Matin présente ses condoléances les plus attristées.