Retraites : les opposants sont redescendus dans la rue hier
« Même si Macron ne le veut pas, nous on est là ! » Au terme d’une neuvième journée de mobilisation hier contre la réforme des retraites, les opposants ont réfuté tout essoufflement, tandis que le double projet de loi a entamé cette semaine un parcours chahuté à l’Assemblée nationale. Quelque 121 000 personnes ont manifesté jdans l’Hexagone dont 15.000 à Paris pour cette neuvième journée interprofessionnelle selon des chiffres du ministère de l’Intérieur. Selon la CGT, 130 000 personnes ont battu le pavé parisien, entre gare de l’Est et la Nation, pour réclamer le « retrait d’un projet injuste et dangereux », à l’appel de l’intersyndicale CGT, FO, Solidaires, FSU et d’organisations de jeunesse. Ils étaient 5.300 à Lyon, 4.500 à Marseille, 3.500 à Toulouse ou Bordeaux, 2.700 à Rennes, 2.300 à Nantes, 1.700 à Lille, 1.600 à ClermontFerrand, 1.300 à Dijon, 1.100 à Perpignan, selon les préfectures ou la police. « La mobilisation est là. Ceux qui refusent de la voir doivent ouvrir les yeux », a renchéri le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, peu avant le départ du cortège parisien. « On est loin d’être à la fin du mouvement », a-t-il assuré, dénonçant la « pseudo loi » en cours d’examen à l’Assemblée nationale.
« La mort de la Sécu »
A Marseille, Sophie, rentrée à 40 ans à la Sécurité sociale après une carrière dans le privé, a les larmes aux yeux : « C’est la Sécu qu’on est en train de faire disparaître. D’abord la branche vieillesse et puis ce sera la santé ». A Tours, les avocats vêtus de leur robe, d’un masque blanc et d’un foulard rouge, ont formé une chaîne humaine avant d’assister en silence à l’audience solennelle de rentrée du tribunal. Présent à Paris, le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a demandé à Emmanuel Macron d’organiser un référendum sur la réforme des retraites. « On a l’impression d’avoir affaire à un obstiné qui a perdu le contact avec la réalité. »
« Lundi noir » à Paris
La commission spéciale de l’Assemblée nationale a commencé ses travaux cette semaine. Elle doit examiner plus de 20 000 amendements, dont 19 000 des députés LFI. La CFDT, favorable à un système « universel » par points, fait du lobbying auprès des députés pour améliorer les textes et a travaillé en ce sens sur des amendements. De son côté, l’Unsa-RATP, premier syndicat de la régie des transports parisiens, a appelé à un «lundinoir» dans le métro et le RER le 17 février, jour de l’examen du projet de réforme des retraites à l’Assemblée nationale. tandis que l’intersyndicale appelait, vers 22 h, à une nouvelle journée de grèves et de manifestations le 20 février, la dixième.