Var-Matin (Grand Toulon)

La jeunesse française défile en masse pour le climat

Des dizaines de milliers de collégiens, lycéens et étudiants se sont mobilisés hier à travers tout le pays, sans incidents, à l’appel de la Suédoise Greta Thunberg

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C’est maintenant ou jamais » : des dizaines de milliers de jeunes – 168 000 au total selon les organisate­urs – sont descendus dans la rue hier en France pour défendre la planète, comme dans une centaine de pays à travers le monde, répondant à l’appel de l’adolescent­e suédoise Greta Thunberg. A Lyon, 12 000 manifestan­ts selon la préfecture – lycéens pour la plupart, avec des collégiens et des étudiants – ont défilé, comme ailleurs, sous une forêt de pancartes. Souvent drôles : « Désolé maman de sécher comme la planète », « J’aime pas les oranges qui voyagent plus que moi ». « On est mobilisé pour que nos futurs enfants puissent vivre dans les meilleures conditions possibles », affirme Jeanne, une élève de première, 17 ans ce jour. «Ilfaut changer le système [...], la société ne fonctionne pas dans le bon sens », ajoute Nathan, 21 ans, étudiant en mécanique venu de Saône-et-Loire. Des manifestat­ions ont eu lieu partout, sans incidents, pour réclamer plus d’actions contre le changement climatique, un mouvement mondial inspiré par Greta Thunberg, en grève hebdomadai­re d’école depuis plus de six mois, et relayé par des associatio­ns écologiste­s.

« C’est notre avenir quand même »

La plus imposante a été celle de Paris, avec 29 000 personnes selon la préfecture, 40 000 selon les organisate­urs. Et un concours de pancartes, là aussi : «Sans pétrole, la fête est plus folle », « si le climat était une banque, on l’aurait déjà sauvé ». Grosse mobilisati­on aussi à Nantes, avec 10 500 participan­ts, Lille (6 200) et Rennes (5 700). A Montpellie­r, environ 5 500 jeunes ont défilé. Dont Emma, 17 ans, pour qui « il est temps que les choses changent. Savoir que les iPhone sont fabriqués par des enfants dans des conditions dangereuse­s, savoir qu’au Mexique le Coca-Cola est moins cher que l’eau, nous ne voulons plus ça ». Ils étaient un millier à Rouen et Saint-Étienne, 1 800 à SaintBrieu­c, plus de 2 000 à Clermont-Ferrand, 2 800 à Tours, où des collégiens déploraien­t que leur établissem­ent les ait déclarés « absents » : « C’est notre avenir quand même ». Plus de 3 000 jeunes ont défilé à Bordeaux en scandant « 1, 2, 3 degrés, c’est un crime contre l’humanité », slogan repris en choeur aussi à Caen par 2 000 manifestan­ts. La question climatique a mobilisé 3 600 personnes à Angers, 5 000 à Strasbourg, 600 à Metz avec ce message, parmi d’autres : « Les dinosaures aussi pensaient qu’ils avaient le temps ».

L’appel de Nicolas Hulot

A Marseille, la police a compté 1 300 manifestan­ts, les organisate­urs 5 000. Sur le Vieux-Port en matinée, des panneaux rivalisaie­nt encore d’humour : « La fonte des glaces, c’est que dans le pastis ! », « Nique pas ta mer », «Taplanète, tu la préfères bleue ou saignante ? ». Jeudi, l’ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, dont la Fondation – avec d’autres ONG – vient d’attaquer l’État sur la question climatique, avait encouragé les jeunes à se faire entendre dans une vidéo diffusée par le média en ligne Brut. « Le XXIe siècle vous appartient et ne laissez personne vous le voler [...] ona besoin de vous pour nous mettre nous, les adultes, face à nos responsabi­lités. » De très nombreuses manifestat­ions pour le climat sont également prévues aujourd’hui dans le cadre de la « Marche du siècle ».

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(Photo AFP) A Marseille, ils étaient   selon les autorités,   selon les organisate­urs.

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