La clinique poétique de Maud Lübeck opère dans le Var
Grandie au Muy et liée à Vidauban, la chanteuse comparée à Françoise Hardy sort une 3e album qui s’appuie sur sa formation de psychologue clinicienne pour mieux analyser le sentiment amoureux
Née en chanson en avec l’album La Fabrique, Maud Lübeck vient de dévoiler Divine, troisième opus piano-voix aux « mélodies de porcelaine » qui referme le diptyque séparation/rencontre amoureuse, entamé avec le magnifique Toi Non Plus en . La jeune femme a beau avoir grandi au Muy et ses parents désormais résider à Fréjus et Vidauban, la fenêtre de tir est réduite pour la retrouver en terre varoise. Ce mois de février sera le bon pour deviser entre la terrasse d’un café vidaubannais et les bords de l’Argens, le temps d’un week-end prolongé loin des frimas de la capitale. Où une certaine critique la compare - avec sens - à Barbara et Françoise Hardy...
Quelle est la genèse de Maud Lübeck dans le Var ? Je suis née à Valence. L’arrivée varoise remonte à mes ans dans le sillage
/ de mes parents kinésithérapeutes qui ont repris un cabinet au Muy avec des envies de soleil ! J’ai grandi dans le quartier du moulin des Serres. Un havre de paix intemporel, parfait pour moi qui aie toujours été absorbée par la musique. Nous avions pour voisin l’artiste Bernar Venet ! A ans, je suis finalement partie à Aix-en-Provence pour mes études de psychologue clinicienne avant Paris, où je rêvais toute petite de m’installer. Depuis, je reviens régulièrement visiter ma mère qui a pris sa retraite à Vidauban.
Quand vous affirmez-vous auteure-compositeureinterprète ? En lorsque je commence à faire de la scène. Avant cela, j’ai aussi fait des musiques de courtsmétrages et de pub. Et puis, faute de label, j’ai fini par enregistrer un er album toute seule chez moi. Il est finalement sorti en .
Puis viennent vos deux CD « Yin et Yang » en et ... Oui. Ils sont la chronique d’une séparation et d’une nouvelle rencontre amoureuse. Ces deux albums sont comme une boucle. La chronologie de Divine est très scénarisée. Elle progresse des prémices au titre Dernier amour, sorte de prière finale pour que cet amour dure à jamais. Et je vous confirme que cela se passe toujours très bien ! (rire)
Vous ouvrez-vous de vos chansons à votre partenaire qui en est la source d’inspiration ? Ma rencontre devient une matière tout en restant pudique sur mon couple. Je suis dans une bulle artistique et je n’ai pas envie que quiconque influence mon processus créatif. Quand j’ai eu l’idée de faire cet album autour de la rencontre, je l’imaginais léger et lumineux. Au final, je me suis rendu compte que ça remuait beaucoup de choses et que ça pouvait aussi faire mal... Parce que ça réveille des peurs... La crainte que l’histoire se termine... Et s’immiscent aussi tous les spectres des relations passées.
Votre album est-il un subtil manifeste de l’amour au féminin ou ne revendiquezvous pas cet aspect-là ? Il n’y a aucun manifeste. Si effectivement mes albums sont accordés au féminin à l’écrit, le propos est totalement universel. D’ailleurs en écoutant les chansons, on ne sait pas si je m’adresse à un homme ou à une femme. Je veille à cela car je veux profondément parler à tout le monde. Tout en respectant qui je suis. Il n’est plus question de cacher mes préférences. Le déclic intérieur est intervenu lors des manifestations autour du « Mariage pour tous ».
Votre vie de psychologue clinicienne est-elle enterrée ? Oui. J’ai rangé mes diplômes dans les tiroirs mais le fait que je m’intéresse tellement à cette clinique des émotions, aux états de la nature humaine, nourrit inévitablement mon mode d’écriture.
Les références à Barbara et Françoise Hardy sont devenues étiquettes. Trop collant ? Ma mère écoutait Barbara et j’ai grandi avec jusqu’à ce qu’elle meure, car ensuite ça me rendait trop triste... C’est basé sur les affinités et le coeur alors que si l’on prend le Gainsbourg des débuts et de Melody Nelson, là, il y a une vraie influence. Brigitte Fontaine aussi, pour les textes. Quant à Françoise Hardy, c’est justement celle qui a travaillé avec Gainsbourg que j’écoutais (l’album Comment te dire adieu sorti en , Ndlr). En fait c’est le classique qui m’a porté. Les Romantiques, Chopin, Schubert, Bach... Et pour les musiques de films, Michel Legrand et François de Roubaix qui me bouleverse.
À quand la tournée ? Elle viendra après l’été et les festivals je pense...
Divine, CD sorti le 18 janvier chez Finalistes/Remark.