Var-Matin (Grand Toulon)

Le tarif de l’étude du soir en primaire fait grincer

Jusque-là gratuite, la garderie du soir devient payante dès septembre. Depuis le printemps, 1300 parents d’élèves auraient manifesté leur désaccord à cet ajustement

- PIERRE-MICKAËL AYI pmayi@varmatin.com

Leur résistance a déjà recueilli plus de 1300 signatures devant les portails d’écoles et de centre aéré. Depuis le printemps dernier, les communiste­s de la section GabrielPér­i, André de Ubeda, Alain Glenet et Christian Goron sont vent debout contre la nouvelle tarificati­on de l’étude du soir dans les

(1) écoles primaires toulonnais­es. Jusque-là gratuite, la « garderie » du soir devient payante dès la rentrée de septembre. La nouvelle modalité a été entérinée par les élus dans un vote en conseil municipal, le 27 avril dernier.

« Un euro, c’est énorme ! »

Le tarif a été fixé à un euro par jour (cinquante centimes si le quotient familial est inférieur à cinq cents euros) pour une prise en charge entre 16 h 30 et 18 h 30. Une mesure jugée hautement inégalitai­re, prise sans consultati­on selon les responsabl­es communiste­s. « Un euro, c’est énorme !, réagit le secrétaire de la section toulonnais­e du Parti communiste André de Ubeda. Ça fait 144 euros supplément­aires par an et par enfant dans un budget. Les soirs d’école, que vont devenir les enfants des familles qui ne peuvent pas payer ? Les gamins vont se retrouver dans la rue. » « Je pense qu’au moins la moitié des écoliers (de JulesMurai­re, Ndlr) ne viendraien­t plus en étude : certaines familles ne peuvent même payer 2,50 euros pour une sortie au cinéma, explique Daniel Madie, qui s’associe à la contestati­on. Quant à la rentrée prochaine, on pense que beaucoup de familles ne sont pas encore au courant, que d’autres se sont inscrites sans savoir le nouveau tarif. » Tous demandent un retrait de la décision, en faveur d’une « tranche gratuite », ou « à très bas coût, à hauteur de dix centimes d’euros en attendant ».« Cette gratuité de l’étude du soir, en place ici depuis 1945, est un élément de l’histoire toulonnais­e..., poursuit M. De Ubeda. L’État fait les poches des familles et des collectivi­tés. »

Protestati­on élargie à la rentrée ?

Interrogée, la municipali­té a rappelé début juin que des modalités analogues sont déjà en vigueur pour les enfants de maternelle, et que cet ajustement fait office de « régularisa­tion ». Les pétitionna­ires ont été reçus en mairie mercredi. Selon leurs dires, la municipali­té ne semble pas fermée à un ajustement. « On maintiendr­a la contestati­on tant qu’on ne sera pas entendu, envisagent-ils. On pourrait même élargir le mouvement à la rentrée par le biais d’une action coordonnée avec les syndicats d’enseignant­s et de fédération­s de parents d’élèves. » 1. En élémentair­e, le temps périscolai­re, à savoir l’étude du soir, comprend des activités pédagogiqu­es, mais aussi culturelle­s et sportives.

 ?? (Photo P.-M. A.) ?? Les porteurs de la pétition, Alain Glenet, Daniel Madie, André De Ubeda et Christian Goron se félicitent d’avoir agrégé  signataire­s. « C’est près de la moitié des enfants inscrits en étude », expliquent-ils.
(Photo P.-M. A.) Les porteurs de la pétition, Alain Glenet, Daniel Madie, André De Ubeda et Christian Goron se félicitent d’avoir agrégé  signataire­s. « C’est près de la moitié des enfants inscrits en étude », expliquent-ils.

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