Var-Matin (Grand Toulon)

Les immortels de la basse ville (Série /)

Des loubards à la rénovation de la vieille ville, ils ont tout connu. Var-matin vous invite chez les patrons des bars de la basse ville. Aujourd’hui, bienvenu chez Arlette, au Roger Bar

- SIMON FONTVIEILL­E sfontvieil­le@nicematin.fr

Ce comptoir, il en a vu… En 2005, des filles des magasins alentours étaient venues prendre l’apéro. Un coup, un autre, elles ont fini par défiler dessus! Et moi aussi! Les garçons eux, sont restés assis. Ils reluquaien­t…» Cochons! Au 45 rue Alézard, juste derrière les halles municipale­s, Arlette Vincent, 77 printemps, sert des bières. Enfin, quand elle ne fait pas la miss sur le zinc…

Jukebox et bikers

Si, depuis quelques années, sa fille Christine – dite Kiki – cogère l’estaminet avec elle, Arlette et le Roger Bar, c’est de l’histoire ancienne. «Mes parents l’ont acheté en 1960 et je l’ai repris en 1974!», lâche la septuagéna­ire blond platine. Papoter avec elle en vidant une paire de godets, c’est le voyage temporel assuré. Dans les années 1970, le bâtiment du crédit municipal est cerné de meublés accueillan­t des sous-mariniers, qui font rapidement du bar leur repaire. «Ma mère adorait la Marine! Le matin, elle les réveillait à 6 h pour prendre le petit-déjeuner!», se souvient Arlette. Les samedis matins, les pompons des matelots sont remplacés par les Harley des bikers. Les vendeuses des rues d’Alger et Alézard déboulent en semaine prendre un café, quand elles ne font pas hurler le jukebox à l’heure de l’apéro. Dans les années 1990, ce sont les lycéens de Bonaparte et de Dumont qui font du «Roger» leur QG. «Le soir, ils m’aidaient à faire le ménage pour qu’on aille manger un bout», sourit la patronne. Avant de soupirer : «Mais maintenant, il n’y a plus de jeunes.» Entre la fin du service militaire en 1997, la fermeture des halles municipale­s en 2002 et celle des derniers commerces de la rue Alézard en 2005… «On a les vieux de la vieille maintenant. Le but est de se refaire une clientèle!» Histoire de se relancer, le Roger Bar est désormais un bistrot et propose de la cuisine de marché. Une sorte de retour aux sources… «Avant les années 1960, c’était un restaurant!» C’est quand qu’on graille chez Roger ?

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La grand-mère Arlette (à gauche), la mère Christine (à droite), le petit-fils Maxime (au centre) : trois génération­s sont aux manettes du Roger Bar. Sans oublier Élie, l’arrière petit-fils planqué derrière.

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