Nos lecteurs ont la parole
Var-matin vous propose de participer à un débat sur un thème d’actualité. Le sujet du jour : vos souvenirs du chanteur Jacques Higelin, souvent venu sur la Côte
Jacques Higelin, qui est décédé ce vendredi avril à l’âge de ans, était un inconditionnel de la Côte d’Azur. Le chanteur laisse derrière lui une vingtaine d’albums et quelques chansons inoubliables parmi lesquelles « Pars », « Champagne » ou encore « Tombé du ciel ».
Vous avez eu la chance d’assister à un de ses nombreux concerts sur la Côte d’Azur ?
Vous avez été marqué par sa générosité et son énergie sur scène ?
Racontez nous vos anecdotes ou vos souvenirs de lui.
Il nous laisse riche de ses paroles
Grande tristesse en apprenant la disparition d’Higelin... J’avais eu la chance de le rencontrer au début des années 90 après un concert à Millau, où il prenait le temps de rencontrer quelques personnes juste pour le plaisir de discuter et échanger. Je n’avais pas eu la chance de pouvoir discuter mais étant présente dans les coulisses et ayant un peu froid, il s’était approché de moi avec son grand manteau noir et m’avait prise dans ses bras pour me réchauffer. Jacques, c’était ça, la bienveillance et le regard doux et attentif. Un grand homme, un poète, aimant la vie et les hommes, la désinvolture et le respect, le grain de folie et le sérieux. Ses textes ont bercé mon enfance, mon père l’écoutait beaucoup. Sa musique et ses paroles ont continué à guider mes pas à l’adolescence et encore maintenant. J’ai eu l’occasion de le revoir en concert à Hyères à la fête de la musique, puis au Thoronet et enfin à Bandol en 2013. Incroyable sur scène avec une énergie débordante et communicative sans arrêt. Un grand homme s’en va et nous laisse riches de ses paroles et de sa poésie, si pleine de vie. Merci Jacques, merci..
NATACHA, TRETS Souvenir d’un concert improvisé à Calvi
Ce devait être l’été 1991 ou 1992. Jacques Higelin était en vacances en famille en Corse. J’étais moi-même en vacances en Corse avec ma soeur, dans un camping de Calvi, en face de la citadelle. Nous avions passé la soirée en nous promenant et en visitant la citadelle. Nous avons croisé Jacques Higelin avec sa famille, dans les ruelles, sa fille marchait à peine. Il y avait aussi son fils Arthur, présent également pour un festival de musique. Jacques Higelin et sa famille étaient en train de se diriger vers le restaurant de son ami Taobi (l’auberge de chez Tao). Plus tard dans la soirée, des bruits couraient que Jacques Higelin allait donner un concert improvisé dans les ruelles de Calvi. Rien n’était prévu, nous ne savions pas s’il s’agissait d’un canular mais un bon attroupement commençait à se former, alors nous avons décidé d’attendre nous aussi. Il devait être plus de minuit, il faisait bon, je me souviens que nous étions sur une placette, presque en face de l’entrée du restaurant. Soudain, tout s’est activé, Un piano a été prêté par un riverain, il est arrivé par le ciel comme par magie et a été posé sur la placette avec un treuil. Et comme par enchantement, quelques minutes plus tard, Jacques Higelin était installé au piano. Il a joué et chanté jusqu’au bout de la nuit, presque jusqu’au petit matin ! C’était tout simplement magique. L’ambiance était douce, c’était comme si nous nous retrouvions autour d’un feu de camp... Je n’ai plus de souvenirs précis de ce moment, il ne me reste que des impressions. Je n’ai pas compris tout de suite la chance que nous avions eue de nous trouver là à ce moment précis. Je me souviens être rentrée au camping au petit matin et, en me réveillant plus tard, je me demandais si je n’avais pas rêvé.
GÉRALDINE MANCINI Avec un autre poète
Je n’oublierai jamais ce concert en Juillet 1992 à Golfe Juan, au théâtre de la Mer . Un moment privilégié avec Jacques Higelin, en plein air en présence de Jean Marais assis à quelques sièges de nous . Jacques lui avait d’ailleurs rendu un très bel hommage entre deux chansons. Une belle soirée en présence de deux grands poètes.
NORBERT, AURIBEAU-SUR-SIAGNE Sur Facebook JEAN-YVES JEANNELLE
Je me souviens d’un été dans les jardins des arènes de Cimiez. M. Higelin que je ne connaissais que depuis peu, arriva en trombe, sous les lumières des projecteurs, embrasa, embrassa, la soirée. Un concert fou, qui respirait la liberté, l’improvisation, se déroulait là, sous nos yeux, dans nos oreilles, dans nos consciences. Ses interventions en plein milieu d’une chanson, ses dialogues avec le public, sa corde de guitare cassée, tous ses moments qui font que tu te rends « conte » qu’un concert c’est ça : une tranche de vie.