Benoît Hamon, conférencier très politique à la Bourse du travail
Annonçant sa venue à La Seyne dans nos colonnes, Benoît Hamon avait prévenu : « Il ne faut pas confondre une conférence avec un meeting ! » Il s’agissait alors de marquer son incompréhension face à la décision de l’université de Toulon de lui refuser l’hospitalité, au motif du « respect du principe de neutralité du service public. » Mais hier soir, finalement accueilli dans une Bourse du travail bien remplie, l’ex-candidat socialiste à la présidentielle n’a eu de cesse de donner quelques teintes politiques à sa réunion publique. Un rendez-vous intitulé « Le Contrat social au XXIe siècle : être jeune en 2018. » Revenu universel, évolution du monde du travail, transition écologique… autant de thèmes que Benoît Hamon a développés, et qu’il avait déjà portés dans les urnes en 2017 avec un relatif insuccès (6,36 %). En préambule de sa prise de parole, le maire Marc Vuillemot n’a pas manqué de lui rappeler que Jean Jaurès, par une belle soirée de mai 1914, avait rassemblé ici un millier de Seynois autour de l’ardeur de son éloquence. Benoît Hamon, lui, est en train de rôder son mouvement Génération.s avec un enthousiasme certain. Un nouvel outil qu’il va désormais devoir confronter aux Français. Le public de la deuxième ville du Var, parmi lequel peu de jeunes mais nombre de militants en quête d’un nouvel homme providentiel à gauche, a semblé conquis, apportant peut-être à l’orateur du soir des raisons de croire encore en un présidentiel destin. A noter qu’avant la réunion, l’ex-ministre de l’Éducation nationale s’était rendu à La Ciotat, chez Gemalto, leader mondial de la carte à puce où 126 salariés sont menacés par un plan social. En milieu d’après-midi, il avait aussi participé à une table ronde avec des associations d’aide aux migrants. Pas vraiment le programme d’un conférencier lambda.