Assises: ultimes témoins de la rixe mortelle du Valdé
La cour a achevé hier l’instruction du meurtre d’Imad Mahmoudi devant la salle des fêtes de la cité du Val des Rougières à Hyères. Les avocats des parties civiles s’exprimeront ce matin
Au troisième jour du procès d’Abderrazak Touta, pour le meurtre d’Imad Mahmoudi le 11 octobre 2014 à la cité du Val des Rougières à Hyères, la cour d’assises a entendu hier les derniers témoins des faits. Leurs dépositions ont parfois été dures à entendre, notamment pour Nabil Djebien, poursuivi pour complicité de meurtre pour avoir fourni l’arme du crime à Abderrazak Touta et l’avoir incité à s’en servir. Ce qu’il conteste.
L’appel du frère de l’accusé
Le frère cadet d’Abderrazak a fait preuve de neutralité en racontant avoir vu son frère revenir du bâtiment E, suivi par Rachid Bagha et Nabil Djebien. « J’ai vu que Rachid avait l’arme, et se disputait avec mon frère qui la lui a enlevée. Mon frère a menacé tout le monde. Imad a fait un geste, comme pour se protéger, et le coup est parti. Je n’ai pas vu l’arme dans les mains de Nabil Djebien. » Karim Touta a répondu au président que ce qu’il attendait de ce procès, « c’est que tous assument leurs responsabilités et disent la vérité. Que Nabil Djebien dise que l’arme est à lui ou à son frère, et que Rachid Bagha assume en disant qu’il a pris l’arme à Djebien ». Quant à la compagne d’Abderrazak, elle s’est dite accablée par le fait que deux familles ont été détruites, celle de son compagnon, mais aussi celle d’Imad Mahmoudi.
À l’origine de la bagarre
Revenu précipitamment du Maroc, où il était au chevet de son père souffrant Hichem Mahmoudi, cousin de la victime Imad, a expliqué à la cour l’origine du conflit qui opposait celui-ci à Rachid Bagha. « Rachid était allé en vacances avec mon cousin au Maroc. Au retour, il a voulu passer de la drogue pour sa consommation personnelle et s’est fait arrêter par la douane. Mon cousin est intervenu, a avancé de l’argent pour lui. Et à sa sortie de prison, il lui a payé son billet d’avion pour rentrer en France. Après, tous les mois il lui demandait de le rembourser. La veille des faits, Rachid était saoul et a dit à Imad qu’il ne le rembourserait pas. La bagarre a démarré comme ça le soir du 10 octobre. »
Une mise en cause
Le lendemain 11 octobre, Hichem Mahmoudi a participé aux côtés de ses cousins à la bagarre organisée en représailles, devant la salle des fêtes du Val des Rougières. Pour lui, c’est Nabil Djebien qui est sorti l’arme à la main du bâtiment E. Il a également confirmé que celui-ci avait tendu le revolver vers Abderrazak Touta, qui la lui avait prise des mains. « Je me souviens que Nabil a dit “Fume-le ”. Abdou a porté l’arme vers la tête d’Imad, à 30 cm en tendant le bras, et a tiré. J’ai vu mon cousin tomber, et tout le monde s’est enfui. » Pour la défense de Nabil Djebien, Me Christophe Hernandez a suggéré qu’Hichem Mahmoudi, qui n’avait pas d’interprète, n’avait peut-être pas bien compris ce que lui avaient demandé les policiers, « parce qu’il est le seul témoin à avoir vu Nabil l’arme à la main ». Aujourd’hui, parole à l’avocat général, aux parties civiles et à la défense.