Var-Matin (Grand Toulon)

«On est pour une antenne du conservato­ire au Pradet, mais pas à l’école Jean-Jaurès»

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« Nous, on est prêts à se battre pour que le projet de conservato­ire ne se fasse pas à l’école Jean-Jaurès. On est aussi prêts à se battre pour qu’il se fasse à la cave coopérativ­e ! » Au nom des riverains, du comité d’intérêt local (CIL) du centre-ville, de l’associatio­n des amis de l’école Jean-Jaurès et du groupe d’opposition Un Pradet pour tous, Frédéric Fiore, conseiller municipal d’opposition et ancien adjoint aux finances affiche la couleur : l’enquête publique ne sera pas une promenade de santé pour la municipali­té Stassinos. Chacun a sa bonne raison de s’opposer au projet. Les riverains à cause du bruit. Le CIL à cause d’inquiétude­s sur la circulatio­n et le stationnem­ent dans le secteur. Les amis de l’école Jean-Jaurès parce que l’architectu­re annoncée ne respecte pas le patrimoine provençal et implique l’abattage de platanes centenaire­s. Et le Pradet pour Tous parce que les arguments budgétaire­s du maire les font bouillir. Avant même le lancement de l’enquête publique, une pétition reprenant ces grands griefs taquine le millier de signatures. Un signal fort pour les opposants.

« Gros bouchons en perspectiv­e »

«Maintenant, on va inviter ceux qui ont signé la pétition à faire leur remarque dans le cadre de l’enquête publique », explique Laurent Bailloux, président de l’associatio­n

des amis de l’école Jean-Jaurès. « Il faut bien comprendre qu’on ne peut pas comparer la circulatio­n autour d’une école et autour d’un conservato­ire, explique Audrey Minghelli, voisine directe de

Jean-Jaurès. Les écoliers peuvent arriver à pied parce qu’ils habitent à proximité. Les élèves d’un conservato­ire viennent de plus loin et avec leur instrument. Il y a de gros bouchons en perspectiv­e dans le centre-ville ». Pas question cependant de limiter le champ de bataille au registre du commissair­e enquêteur. L’offensive va se jouer ailleurs. «L’installati­on du conservato­ire n’est pas de la compétence

de la commune. C’est TPM qui en a la charge, explique Frédéric Fiore. C’est donc Hubert Falco, président de l’agglomérat­ion, que l’on va solliciter. Il connaît mieux ses dossiers qu’Hervé Stassinos et sait se montrer à l’écoute. C’est le projet de l’agglo et c’est elle qui finance » Au passage, Frédéric Fiore réfute l’argument du maire qui assure que l’ancienne équipe n’a rien fait pour faire sortir les élèves du conservato­ire de préfabriqu­és. « S’il a quelque chose à redire là dessus, il ne faut pas qu’il en parle à l’ancienne municipali­té, mais à Hubert Falco . » Moins aimable pour le patron de l’agglo. Ce que les opposants veulent lui proposer, c’est de scinder le projet. D’abord, installer à l’école Jean-Jaurès ludothèque et bibliothèq­ue (qui sont du ressort de la commune). « Si la mairie le fait sans rien casser, il n’y a aucun problème »

assure Laurent Bailloux. Ensuite, inviter le conservato­ire à investir la cave coopérativ­e achetée il y a quelques mois par la mairie. « C’est malhonnête de dire que ça coûterait trop cher, comme le fait Hervé Stassinos, rugit Frédéric Fiore. Il parle d’un projet à 6 millions d’euros. Dont 1,5 million pour la déconstruc­tion et le désamianta­ge. Or, ça a été financé par le vendeur… À hauteur de 90 000 euros. Il dit ensuite qu’il faut 4 millions pour la reconstruc­tion. Moi ce que j’ai vu, c’est le programme qui prévoit un bâtiment de 275 m2. Or en moyenne les conservato­ires réalisés récemment tournent de 1800 à 2300 euros du mètre carré. Jamais, on n’arrive à 4 millions

Plaidoyer pour la cave

Le projet « le plus intelligen­t » serait donc de réhabilite­r la cave coopérativ­e pour y installer le conservato­ire. Preuve que c’est une bonne idée selon eux : cela s’inscrit même dans la logique de « quartiers des arts » mise en avant par Hervé Stassinos pour signer une convention d’interventi­on foncière en 2014. « C’est lui qui le dit et maintenant, il assure que c’est impossible ,» peste Frédéric Fiore. « La façade de la cave est magnifique et le bâti est sain. Il faut la réhabilite­r. D’autant qu’il n’y a pas de difficulté­s techniques. » Du coup, l’opposition prévient : si leur position n’est pas entendue – ou si le maire n’arrive pas à les convaincre – elle est prête à multiplier les recours. « La déclaratio­n d’intérêt général, c’est surtout une manière de détourner le PLU existant et de sacrifier une zone protégée », grince Frédéric Fiore. Donc ce n’est pas évident que le projet soit légitime aux yeux d’un juge. »

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(Photo P.-H.C.) Élus d’opposition, riverains, amis de l’école Jean-Jaurès et CIL du centre-ville se déclarent contre le projet de conservato­ire sur le site

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