Rudi Garcia a posé le verrou
Depuis un changement tactique opéré par son entraîneur, Marseille ne prend plus de but et reste sur trois succès réconfortants avant de défier Salzbourg
Ne l’appelez pas le serrurier. Garcia souligne qu’à chacun de ses deux derniers matches son équipe a tiré plus de 20 fois au but, « ça veut dire qu’on n’est pas si défensif que ça ». L’entraîneur de l’OM préfère parler « d’équilibre », que lui apporte la paire de demi-défensifs « plus costauds » formée par Luiz Gustavo avec Boubacar Kamara contre Konyaspor (1-0) et Frank Anguissa contre Amiens (2-0) et Toulouse (2-0). « En ce moment on a besoin d’être plus costaud », insistet-il. Et avec ses changements pragmatiques, son équipe a amorcé un vrai redressement et même un début de série : trois victoires de rang, deux en Ligue 1, une en C3, assorties de « clean sheets » avec Yohann Pelé ou Steve Mandanda dans les cages. Cela signifie bien que le verrou posé un peu plus haut devant le gardien fonctionne mieux. Cette solidité doit aussi beaucoup aux courses de replis de l’infatigable Lucas Ocampos, titulaire aux deux derniers matches, et de Florian Thauvin, recadré par Garcia sur son replacement, et qui a visiblement écouté. Quel que soit le second élément de la charnière aux côtés du Brésilien - Maxime Lopez voire Morgan Sanson postulent aussi - les deux devront jouer les aimants de Salzbourg pour attirer les ballons contre les fougueux Red Bulls, tenants de la Youth League, gagnée contre Benfica (2-1), et du doublé coupe-championnat d’Autriche.
« Une équipe plus compacte »
Anguissa l’a très bien fait contre le Téfécé, sans doute son meilleur match depuis qu’il est à Marseille : 20 ballons gagnés et 90 % de passes réussies. Le Lion indomptable vient de jouer deux matches d’affilée, mais il a la caisse pour enchaîner. « C’est vrai que j’ai un apport un peu plus physique », admet-il, à l’aise dans « ce système qui nous permet d’être solides défensivement surtout au milieu ».« J’apprends beaucoup aux côtés d’un mec comme Luiz Gustavo », ajoute Anguissa. «“Bouba”, comme Frank, ont donné satisfaction », insistait Garcia avant Toulouse. Mais le coach, qui répète que l’animation compte plus que n’importe quel schéma de jeu, rappelle que « l’équilibre a aussi été trouvé avec un milieu à trois. Là, c’était une période où on était plus équilibré comme ça ». « On avait besoin d’une équipe plus compacte, le système de jeu y est pour quelque chose, mais les joueurs reviennent bien aussi », abonde Florian Thauvin. Du coup, Maxime Lopez a vu la concurrence lui passer devant. Il n’a pas joué les trois derniers matches et n’était même pas dans les 18 à Amiens. Les temps sont durs pour le petit prodige, mais Garcia, qui martèle la notion de groupe, pourrait le relancer un peu pour éviter au gamin, 19 ans, de gamberger. Patrice Evra, qui n’a disputé aucun des trois derniers matches et souffrait des adducteurs, pourrait lui aussi retrouver un peu de temps de jeu, car c’est aussi ça, l’équilibre d’une équipe.