Var-Matin (Grand Toulon)

L’obésité, maladie des enfants pauvres ?

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En maternelle, les obèses sont quatre fois plus nombreux chez les enfants d’ouvriers (5,8 %) que chez ceux de cadres (1,3 %). C’est ce que vient de confirmer la dernière étude de la Drees. Ce constat dramatique illustre la persistanc­e des inégalités sociales marquées qui touchent de plein fouet les plus vulnérable­s: les enfants nés dans les population­s défavorisé­es et ce, dès leur plus jeune âge. Pour lutter contre cette « maladie des pauvres », et répondre à cette urgence sociale et de santé publique, il existe aujourd’hui deux atouts clés : Une forte volonté politique de renforcer la prévention santé, comme en témoigne l’annonce de la nouvelle ministre de la Santé, Agnès Buzyn : « La prévention doit être marquée par des investisse­ments significat­ifs et de long terme. Demain, nous investiron­s d’avantage pour prévenir que pour guérir . » Parallèlem­ent, des démarches originales telles que le programme VIF®, déployé dans 252 villes, montrent que des programmes efficaces peuvent être déployés à coût réduit, à l’heure où le coût social de la surcharge pondérale a été évalué par le Trésor public à 20 milliards d’euros. L’idée fondatrice est assez simple: construire des actions après une étude très précise des modes de vie et des motivation­s qui conduisent certaines familles plus défavorisé­es à adopter des habitudes favorisant le surpoids et l’obésité. Côté enfants: moindre consommati­on de légumes, faible activité physique, temps passé devant les écrans, portions plus généreuses… Côté parents: comment stimuler le choix d’une alimentati­on saine et variée, les liens entre plaisir et quantités servies… Au plus proche de la réalité du terrain, ces études concluent à la nécessité d’agir au niveau de l’enfant, de ses parents et de tout son environnem­ent. Avec des résultats qui laissent espérer que les inégalités sociales de santé ne sont pas une fatalité.

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