Notre avis
Dans le genre petit plaisir survitaminé, difficile de dépasser Free Fire. Désireux de changer totalement d’univers après la déroutante satire sociale High Rise , Ben Weathley s’essaie au gun fight mâtiné d’un soupçon d’humour noir… sa réussite est insolente. Pas de fond, ni de propos intellectuel à signaler, mais une volonté farouche de divertir le public en compagnie d’une galerie de personnages décalés, écrits avec justesse et remarquablement interprétés. Au milieu des gars (des)armés – Armie Hammer impassible, Cillian Murphy moustachu ou le sud-africain Sharlto Coopley, exemplaire en faux chef de bande –, Brie Larson, la mère oscarisée de Room, brille et n’a rien à envier question personnalité à la bande de pieds nickelés qui l’entoure. Car au fond peu importe le camp, trafiquants d’armes ou acheteurs, on a davantage affaire à des petits malfrats qu’à des surdoués de la gâchette. Superbement mis en espace, ce huis clos dans un sombre hangar voit les balles fuser, manquer leur cible, les atteindre à des moments inattendus. Par son lot de piques et d’humour tarantinesque, la joute verbale n’est pas en reste et les négociations du départ laissent place à des gamineries avant que les bas instincts psychopathes surgissent. En résumé c’est fun… et rétro par son ton et son esthétique, empruntée aux bandes dessinées des années 1970. On en redemande.