Philippe Vitel : la défaite amère
En 2012, Philippe Vitel avait eu quelques sueurs froides, mais l’avait finalement emporté au terme d’une triangulaire face à la gauche et au FN. Cette fois-ci, il n’y a même pas eu de suspense. L’aventure s’est arrêtée net au soir du premier tour. Le député en est resté sonné. KO debout dans sa permanence toulonnaise, dimanche soir. Entouré simplement par sa garde rapprochée : la famille et quelques collaborateurs fidèles. Dépassé par la candidate du FN, le député sortant est surtout distancé par Cécile Muschotti, la jeune candidate de La République en marche. Un cataclysme que Philippe Vitel vit comme une double injustice. D’abord parce qu’il estime ne pas avoir démérité en tant que parlementaire. « Je suis reconnu par tout le monde comme étant le député varois qui travaille le plus. Je me suis donné sans compter en commission, dans la circonscription... », énumère-t-il avec amertume. Mais plus encore que l’absence de reconnaissance, c’est le profil de celle qui a profité de « Macromania » qu’il fustige... « L’incompétence et l’opportunisme vont être élus », martèle-t-il. Pas question donc, pour lui, d’appeler à voter pour elle, contrairement à ce qu’il laissait entendre dans nos colonnes durant la campagne. « Ce deuxième tour ne m’intéresse pas. Que les gens fassent ce qu’ils ont à faire », tranche-t-il désormais. Il faut dire qu’un épisode politique récent reste en travers de la gorge du député. Fin 2015, lors des élections régionales, le candidat de la gauche Christophe Castaner avait décidé de se retirer au soir du premier tour au profit de Christian Estrosi, afin de faire barrage au FN de Marion Maréchal Le Pen. Une décision qu’avait condamnée avec force Cécile Muschotti, pourtant colistière de Christophe Castaner.
« Il y aura bientôt d’autres échéances »
Pour Philippe Vitel, l’avenir est désormais clair. Les électeurs lui ont permis de ne pas faire les frais de la loi sur le non-cumul des mandats. « Je m’investirai désormais à cent pour cent sur ma viceprésidence du conseil régional et mon poste à la tête du canal de Provence », déclaret-il. Bien loin d’annoncer un retrait de la vie politique. « Il y aura bientôt d’autres échéances. Je suis encore jeune... », lance dans un sourire forcé le jeune sexagénaire. Le rebond pourrait prendre la forme des élections municipales de 2020. En 2014, Philippe Vitel s’était cassé les dents à La Seyne face au maire socialiste en place, Marc Vuillemot. Sur quelle commune jettera-t-il son dévolu, dans trois ans ? Dimanche, en tout cas, c’est à Ollioules qu’il a réalisé son meilleur score.