Les braqueurs de La Seyne n’étaient pas des lumières
Le duo armé qui avait attaqué une bijouterie avait laissé tant d’indices, qu’il ne manquait que leur adresse. Un seul se trouve devant la cour d’assises du Var. Le second est un pro de l’évasion
Les Pieds Nickelés de Pellos auraient probablement fait mieux que les deux accusés que la cour d’assises du Var doit juger cette semaine, pour le braquage d’une bijouterie de La Seyne-sur-mer le 11 février 2014. Ils étaient passés à l’action à midi, à visages découverts, en plein centre-ville, après avoir patienté une heure à la terrasse d’un café, où ils avaient laissé leurs empreintes digitales et génétiques sur leurs verres. « C’est un coup complètement fou, a résumé le président Patrick Veron, prenant l’un des accusés à témoin. On a vos empreintes, votre ADN, vos photos sur la vidéosurveillance, vos aveux, et le butin qu’on retrouve chez vous. On peut difficilement faire plus en matière d’éléments de preuves. »
Cible au hasard
Dans le box, Aziz Chaib Ainou, un Marseillais de 32 ans, en récidive de vol aggravé, a convenu que ce n’était pas le coup du siècle. Il a renouvelé ses aveux, indiquant qu’il avait été entraîné dans cette affaire par Smaile Zairi, le cousin de sa compagne, un détenu évadé, auquel il a rajouté devoir 5 000 €. Le projet initial était d’attaquer un supermarché à Toulon, mais Zairi avait renoncé et cherché une cible plus facile. C’est par hasard que son choix s’était porté sur cette bijouterie, dans laquelle il était entré l’arme à la main, pendant qu’Aziz Chaib Ainou, également armé, faisait le guet devant la porte. Ils avaient emporté pour 7500 € de bijoux, rentrant à Marseille sur un scooter volé. Aziz Chaib Ainou avait été arrêté deux mois plus tard.
Smaile l’anguille
Il est tout seul dans le box de la cour d’assises, Smaile Zairi, 26 ans, étant toujours en fuite. Également récidiviste, Smaile Zairi est une véritable anguille pour la justice. Il s’était évadé en juillet 2013, à la faveur d’une permission de sortie. Repris en juillet 2014, il avait faussé compagnie à son escorte lors d’un transfert dans un hôpital. À nouveau arrêté en septembre 2015, il a également passé des aveux pour le vol à main armée de La Seyne. Mais il s’est encore évadé en juillet dernier, du cabinet d’un juge d’instruction, dans l’une des huit autres affaires qu’il a sur le dos.